Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait se réunir en urgence mardi après-midi à New York après un nouveau tir de missile balistique par Pyongyang.
Les Etats-Unis et le Japon ont réclamé dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et un renforcement des sanctions contre la Corée du Nord après un nouveau tir de missile balistique en forme de défi au nouveau président sud-coréen. Il s’agit du deuxième tir par Pyongyang en 15 jours et du premier depuis la prestation de serment le 10 mai du chef de l’Etat sud-coréen Moon Jae-In, qui défend un dialogue avec le Nord.
«Il n’y a aucune excuse qui justifie les agissements de la Corée du Nord. (Le missile) est (tombé) près de la Russie. La Chine ne peut pas compter sur un dialogue. La menace est réelle, a tonné sur Twitter dimanche l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.
There are no excuses that justify N. Korea's actions. This was close to home for Russia. China cant expect dialogue. This threat is real.
— Archive: Ambassador Nikki Haley (@AmbNikkiHaley) May 14, 2017
Shinzo Abe : une «grave menace» pour l’archipel
Washington et Tokyo ont demandé aussitôt une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, qui pourrait se tenir mardi après-midi à New York, selon la représentation aux Nations unies de l’Uruguay qui préside le Conseil en mai. Interrogée sur la télévision ABC, Nikki Haley a promis que les Etats-Unis allaient «continuer à serrer la vis» contre Pyongyang, évoquant d’éventuelles nouvelles «sanctions».
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a dénoncé une «grave menace» pour l’archipel. Samedi soir, la Maison Blanche avait demandé à ce «que cette nouvelle provocation soit un appel à toutes les nations pour mettre en œuvre des sanctions bien plus fortes contre la Corée du Nord»
Du côté de Moscou, la Défense a souligné que ce missile, qui s’est abattu à 500 kilomètres de la Russie, n’avait représenté «aucun danger» pour le pays. Reste que les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont évoqué à Pékin le dossier nord-coréen et «les deux parties ont exprimé leur préoccupation devant l’escalade des tensions», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Une surenchère verbale
Il y a eu en outre ces derniers mois une surenchère verbale avec le président américain Donald Trump, qui s’est dit prêt à régler seul, au besoin par la force, le problème nord-coréen. Le milliardaire a ensuite mis de l’eau dans son vin, privilégié la diplomatie, déclarant même qu’il serait «honoré» de rencontrer le dirigeant Kim Jong-Un. Pyongyang a d’ailleurs évoqué samedi une possible ouverture.
«Le Nord cherche apparemment à tester (le président sud-coréen) Moon et à voir à quoi ressembleront sa politique nord-coréenne et sa coordination avec les Etats-Unis», analyse Yang Moo-Jin, professeur à l’Université de Séoul. A ses yeux, ce tir vise à «maximiser l’influence politique du Nord», dans la perspective d’éventuelles négociations avec les Etats-Unis. «Le Nord entend montrer, avant des négociations, qu’il ne renoncera pas aussi facilement à ses armes puissantes et précieuses», estime l’expert.
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