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Comicodi : demande d’une enquête sur les circonstances du décès du citoyen Benjamin Guiffo

Yaoundé, le 23 Juillet 2016

Monsieur le Ministre de la santé
De la république du Cameroun

Réf : 308/DENQ/DECES/0716
Objet : Demande d’ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès
l’hôpital Laquintinie de Douala le 22 juillet 2016,
du citoyen Benjamin Guiffo

Monsieur le Ministre,

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous présente ses compliments, et sollicite votre plus haute attention, à l’effet de diligenter une enquête en procédure d’urgence, relativement au décès de monsieur Benjamin Guiffo, survenu le 22 juillet 2016 à l’hôpital Laquintinie de Douala.

En effet les témoignages recueillis auprès de la famille, laissent transparaître une absence de prise en charge effective de ce père famille et leader d’opinion bien connu, à son arrivée à l’hôpital suite à un malaise très tôt le jour du décès.

Parti de son domicile très tôt pour emprunter un car de transport afin de joindre la ville de Dschang où il devait satisfaire à des obligations académiques, il fait un malaise à l’agence de voyage à Bepanda et entre dans le coma.

1 – Il est transporté à l’hôpital de District de Deido
2 – L’hôpital de Deido le transfert à Laquintinie
3 – A Laquintinie, on le lui met juste sous oxygène
4 – On dit à la famille d’aller payer 10.000 FCFA à l’ambulance pour le conduire au scanner et à la réanimation, parce que soutien-on, ce service d’ambulance interne est privé. La famille paye, mais attend plus de deux heures sans suite, parce que dit-on, le véhicule est en panne. Le cadet de Benjamin qui pelure et crie à l’aide, n’a personne qui le regarde. Au contraire, le vigile vient le prier de déguerpir au plus vite, sinon il va s’occuper de lui. Le personnel circule autour, sans mot dire.
5 – On le met sur une banale civière pour le conduire à la réanimation, et dans le même temps, on commence à presser la famille de régler les factures. En réalité à ce moment, il est déjà mort.
6 – A la réanimation, on dit qu’il n’y a place. Jusque-là, il respire et bave en même temps.
7 – On dit à la famille de payer 20.000 pour le transfert à l’hôpital général.
8 – La famille s’exécute, mais on lui dit ensuite qu’il faut d’abord s’assurer qu’il y a de la place à l’hôpital général.
9 – On dit à la famille qu’elle doit elle-même téléphoner à l’hôpital général pour savoir s’il y a de la place.
10 – Pendant ce temps, on le met dans un véhicule, mais on se ravive, en disant que l’hôpital général n’a pas de place non plus en réanimation.
11 – Un médecin arrive à ce moment-là, On décide de transférer le patient comateux à l’hôpital de la garnison.
12 – On se ravive encore, et on sort le malade du véhicule pour le conduire dans une pièce, et puis on referme la porte.
13 – On sort quelques minutes après pour annoncer à la famille, que le patient est décédé. Ouf !
Voilà, monsieur le Ministre, sauf erreur ou mauvaise interprétation, le déroulement des épreuves, de l’événement tragique qui interpelle encore plus que hier, l’ensemble de notre système de santé, des structures d’accompagnement, de toute la politique des équipements et de prise en charge.

Il est clair que nous ne saurions décharger facilement comme si souvent, les responsabilités sur un personnel dont la rémunération et les conditions de travail, sont des plus inadéquats, des plus inappropriés, des plus imprécis et dans certains cas douloureux. Comment expliquer l’absence d’ambulance ? Comment justifier la privatisation de l’ambulance au sein même de l’hôpital ? Comment expliquer l’absence de place en réanimation dans la plus importante formation hospitalière du pays qu’est l’hôpital Laquintinie ?

Le chemin est long, et les efforts à faire immenses, même si les derniers drames du genre, Makoutéké et autres, ont entraîné un véritable sursaut dont nous louons quelques résultats mineurs mais prometteurs.
Nous attendons fermement qu’une enquête réponde à toutes ces questions, car Benjamin est mort d’un AVC facile à déterminer, à diagnostiquer et à traiter si une prise en charge intervient dans les deux heures qui suivent. Hélas, cela n’a jamais été le cas pour lui. IL est donc mort.

Ce ne sont pas les bébés éprouvette pour les riches qui garantiront la santé des Camerounaises et des Camerounais, c’est une politique de prise en charge universelle, généralisée de façon non discriminatoire à tous les patients qui montrera où nous en sommes dans la construction d’un véritable système sanitaire valable et viable avec un plateau technique approprié, et un personnel suffisamment professionnalisé et parfaitement bien traité dans tous les sens du terme.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de humble considération citoyenne, au nom et pour la mémoire de Benjamin Guiffo./.

Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel

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