C’est un cri d’alarme que lance le Programme alimentaire mondial : d’ici trois semaines, il risque la pénurie en RCA. Depuis plusieurs mois, l’agence des Nations Unies est déjà obligée de réduire drastiquement ses distributions. Reportage à Kaga-Bandoro, dans le nord du pays.
Sous la chaleur écrasante, les déplacés attendent leur tour. Ils vont recevoir leur ration mensuelle de vivres : 133 grammes de riz, huiles et céréales par jour.
Faute de moyens, le Programme alimentaire mondial (PAM) réduit considérablement ses distributions. Nadège, déplacée, est fatiguée : « On ne sait pas comment vivre. Il n’y a rien. On donne seulement le demi-litre avec le riz. »
La situation est tendue lors de la distribution. Cyridion Usengumeremy, le responsable du bureau de Kaga Bandoro, est obligé de se justifier : « On n’a pas de ressource suffisante pour subvenir aux besoins comme ça se faisait avant. Pour le moment, les magasins sont presque vides. »
Un risque « d’émeute »
Bétalide Nono, qui s’occupe de la distribution avec l’ONG Caritas depuis plus de trois ans, n’a jamais vu cela : « On n’a jamais vu une telle situation. Si le PAM n’a pas de financement, on pourra aboutir à une émeute. »
D’ici quelques semaines, si aucun fond n’arrive, le PAM n’aura plus rien à distribuer. Et les déplacés devront vivre avec encore moins que ce qu’ils ont actuellement.
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