Si les faits sont avérés, ont atteindrait le summum de l’abjection. De nouvelles allégations «extrêmement troublantes» de violences sexuelles exercées par des soldats de la force français Sangaris et de l’ONU en Centrafrique sont parvenues aux Nations unies, a indiqué mercredi l’ONU. Ce n’est pas la première fois que les soldats français ou de l’ONU sont accusés d’abus sexuels dans le pays.
Les autorités françaises ont été informées qu’une équipe des Nations unies avait reçu des rapports assurant que de soldats français de Sangaris auraient forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec un animal (un chien en l’occurrence) en échange d’une somme d’argent, a indiqué un responsable de l’ONU.
«Nous avons reçu des rapports sur des cas de bestialité impliquant des soldats français, mais à ce stade nous n’avons pas de confirmation», a t-il précisé . «Le nombre exact et la nature de ces allégations extrêmement troublantes restent à déterminer», a de son côté indiqué un communiqué de l’ONU. Une équipe de l’ONU a été envoyée sur place pour des entretiens avec les victimes et pour recueillir des informations.
La France veut faire «toute la lumière»
Selon un rapport de l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu’en 2014 elles avaient été «déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l’intérieur d’un camp» et auraient été forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu de l’argent, selon l’ONG, qui évoque le montant de 5000 francs CFA (7,5 euros, NDLR). Une quatrième victime serait quant à elle décédée.
La France veut faire «toute la lumière» sur les accusations d’abus sexuels par ses soldats en Centrafrique, a affirmé jeudi l’ambassadeur français auprès des Nations unies. «Les cas d’abus et d’exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux», a expliqué François Delattre dans un communiqué. «Il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale», a-t-il ajouté.
Ban Ki Moon «profondément choqué»
L’ONU a ouvert une enquête sur ces nouvelles accusations. Le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, s’est dit de son côté «profondément choqué» par ces accusations d’abus sexuels, y compris de bestialité, commis par des soldats de la force française Sangaris et aussi par des soldats de l’ONU, a rapporté son porte-parole jeudi. «Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres», a déclaré Stephane Dujarric, qui a toutefois précisé que ces faits «n’ont pas été confirmés».
La France avait envoyé sa force d’intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013. Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus de l’ONU mais le Conseil de sécurité les avait chargé d’aider au rétablissement de la paix dans le pays. Outre la France, ces allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015. Ils ont été confinés dans leurs casernements durant les enquêtes ouvertes sur les faits les concernant.
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