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Ce qu’il faut retenir du rapport d’Amnesty International sur des cas de “torture” de migrants en Italie

Des policiers italiens ont eu recours à des pratiques « assimilables à de la torture » pour obtenir les empreintes digitales de migrants, affirme Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 3 novembre.

Coups, décharges électriques, humiliations sexuelles… L’association Amnesty International a recensé de nombreux abus de la police italienne sur des migrants au moment de recueillir leurs empreintes digitales, dans un rapport publié ce jeudi 3 novembre.

De nombreux témoignages de violence policière

Sur les 24 témoignages de mauvais traitements recueillis par Amnesty International, 16 mentionnent des coups. Parmi eux, une jeune femme de 25 ans, venue d’Érythrée, a déclaré qu’un policier l’a giflée de manière répétée jusqu’à ce qu’elle accepte qu’on lui prenne ses empreintes digitales.

Plusieurs migrants ont aussi affirmé avoir reçu des décharges électriques au moyen de matraques électriques. Un garçon de 16 ans, originaire du Darfour, a déclaré à Amnesty International : « J’ai reçu de nombreuses décharges sur la jambe gauche, puis sur la droite, sur le torse et le ventre. J’étais trop faible, je ne pouvais plus résister et, à ce moment-là, ils ont pris mes deux mains et les ont mises sur la machine. »

Un autre adolescent de 16 ans et un homme de 27 ans ont affirmé que des policiers les ont humiliés sexuellement et leur ont causé de fortes douleurs aux parties génitales.

Des centres de crise défaillants

Les cas de violence recensés par l’association se sont déroulés à l’intérieur de centres de crise. Ces espaces ont été mis en place pour identifier les nouveaux arrivants, recueillir leurs empreintes digitales et éventuellement relocaliser des demandeurs d’asile dans d’autres États membres de l’UE. Problème : sur les 40 000 promesses de relocalisation, seules 1 200 ont été effectives, alors que plus de 150 000 personnes ont atteint l’Italie par la mer cette année, selon Amnesty International.

Les migrants qui arrivent dans ces centres de crises, après un périple souvent traumatisant, doivent aussi répondre à des questions qui auront une répercussion déterminante sur leur futur. Une Nigériane de 29 ans a déclaré à Amnesty International : « Je ne sais même pas comment nous sommes arrivés ici, je pleurais (…) j’ai vu tellement de policiers, j’avais peur (…) Mon esprit était loin, je n’arrivais même pas à me souvenir du prénom de mes parents. »

Des retours forcés dangereux

Sur la foi de ce très bref entretien, des policiers peuvent délivrer un avis d’expulsion – notamment par le biais d’un retour forcé vers leur pays d’origine. Une décision « susceptible de les exposer à de graves violations des droits humains » selon Amnesty qui pointe les risques de renvoyer certaines personnes dans leur pays d’origine.

Par exemple, le 24 août 2016, 40 personnes identifiées comme des ressortissants soudanais auraient été envoyés en avion à Khartoum (Soudan) depuis l’Italie. Amnesty International a parlé à un jeune homme de 23 ans originaire du Darfour, qui était à bord de ce vol et a expliqué que les forces de sécurité l’attendaient à Khartoum : « Ils nous ont emmenés dans une zone spéciale de l’aéroport, ils se sont mis à nous frapper. »

L’Union européenne pointée du doigt

Derrière ce système, l’ONG incrimine l’Union européenne. « Déterminés à limiter l’afflux des réfugiés et des migrants vers d’autres États membres, les dirigeants de l’UE ont poussé les autorités italiennes à la limite – voire hors – de la légalité », a ainsi déclaré Matteo de Bellis, spécialiste de l’Italie à Amnesty International.

Sous la pression de l’UE, l’Italie chercherait ainsi à augmenter le nombre de migrants qu’elle renvoie dans leur pays d’origine.

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