La demi-finale entre la Guinée équatoriale et le Ghana a totalement dégénéré jeudi à Malabo, ternissant pour de bon l’image du pays organisateur de la CAN 2015.
Jets de projectiles sur l’arbitre et les joueurs, intervention de la police, gaz lacrymogènes, supporters ghanéens évacués dans la confusion la plus totale, interruption de plus de 35 minutes et hélicoptère à quelques mètres des têtes de fans des «Black Stars»: la demi-finale entre le Ghana et la Guinée Equatoriale (3-0) a été le théâtre de scènes de chaos, jeudi à Malabo.
La rencontre a totalement dégénéré après la sortie imprévue des fans du Ghana de leur tribune à dix minutes du coup de sifflet final pour éviter des affrontements avec les supporteurs locaux. Massés derrière l’un des buts tout en étant protégés des jets de bouteilles par les forces de l’ordre, ils ont alors contraint l’arbitre gabonais Eric Otogo à interrompre la partie.
Hélicoptère tout près des supporters
La partie a en effet dû être interrompue à la 83e minute après l’entrée sur le terrain de spectateurs ghanéens, la police évacuant plusieurs tribunes. Le match a repris, pour trois minutes seulement, et l’arbitre a donné le coup de sifflet final sur la victoire du Ghana sans aller jusqu’au bout du temps réglementaire.
Après l’interruption du jeu, un hélicoptère avait survolé de très près une tribune pendant quelques minutes afin de pousser ses occupants à quitter les lieux. Cette partie des gradins a ensuite été évacuée par les forces de l’ordre. Une autre tribune surplombant les vestiaires a aussi été vidée.
Des dizaines de supporteurs du Ghana, d’abord parqués derrière un but, avaient ensuite été escortés par la police dans un virage du stade où ils ont suivi la fin du match. Pendant ce temps, les joueurs attendaient sur la pelouse. Les membres de l’équipe équato-guinéenne tentaient de calmer les spectateurs en faisant de grands gestes.
Projectiles
Les premiers incidents avaient éclaté avant la mi-temps. Les joueurs du Ghana, visés par des projectiles lancés par le public, avaient dû être escortés par les forces de l’ordre jusqu’au vestiaire.
La première période, conclue sur le score de 2 à 0 en faveur du Ghana, avait été très tendue. Après un penalty sifflé en faveur du Ghana et transformé par Jordan Ayew (41), des spectateurs avaient commencé à jeter des projectiles, surtout des bouteilles et des canettes, sur la pelouse. Le public scandait «l’arbitre dehors», en espagnol, à l’adresse de l’officiel en charge du match.
Le Ghana a inscrit un deuxième but juste avant la pause par Wakaso (45 1), puis un troisième par Andre Ayew à la 75e minute.
La CAN avait déjà été marquée par des incidents à la fin du quart de finale entre la Tunisie et la Guinée Equatoriale samedi à Bata. Les Tunisiens, excédés par le penalty égalisateur du pays organisateur, avaient voulu s’en prendre à l’arbitre, qui avait été escorté par les forces de l’ordre samedi à Bata.
«Désolé au nom de toute l’équipe»
«En ce qui concerne ce qui s’est passé avec les supporters, je suis vraiment triste», a affirmé le sélectionneur de la Guinée Equatoriale Esteban Becker, selon le site Internet de «L’Equipe». L’attaquant Emilio Nsue a dit «être désolé au nom de toute l’équipe». Le sélectionneur du Ghana, Avram Grant, a affirmé de son côté qu’il «était préoccupé par la sécurité de ses joueurs sans savoir réellement ce qui se passait.»
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