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mardi, avril 30, 2024
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Cameroun : neuf personnes trouvent la mort dans un éboulement

Neuf personnes ont été tuées dans l’éboulement d’un site minier situé dans la région de l’Est, dans la nuit du 29 au 30 décembre. Le site venait d’être abandonné par une société chinoise, qui ne l’avait pas fermé après l’avoir exploité : il était donc accessible à tous, en dépit des risques d’effondrement. Pour les habitants, c’en est trop, les activités minières ayant déjà causé de nombreux problèmes dans la zone.

Ce site minier, riche en or, se trouve à côté du village de Ngoengoe, dans le département du Lom-et-Djérem. L’éboulement s’est produit dans un trou vers 2 heures du matin, tuant des hommes et des femmes. C’est la société minière chinoise « Lu et Lang » qui exploitait le site.

ATTENTION, CERTAINES IMAGES PEUVENT CHOQUER.

Les corps des neuf personnes décédées. Photo de l’association Forêts et Développement Rural (FODER), prise le 30 décembre.

« Les gens s’étaient rendus sur le site dans l’espoir de trouver un peu d’or, pour gagner un peu d’argent »

Mada Michel est le maire de Ngoura, la ville la plus proche de Ngoengoe. Il s’est rendu sur le site minier quelques heures après l’accident.

Quand nous sommes arrivés, les corps étaient encore ensevelis. Nous ne savions même pas combien de personnes étaient décédées exactement. Nous avons donc commencé à creuser, en utilisant deux excavatrices de la société chinoise qui se trouvaient sur place.

L’une des excavatrices utilisées pour retrouver les personnes ensevelies. Photo de l’association Forêts et Développement Rural (FODER), prise le 30 décembre.

Les gens décédés n’étaient pas des employés de « Lu et Lang ». Ils vivaient dans les alentours et étaient venus dans l’espoir de trouver un peu d’or, pour gagner un peu d’argent pour les fêtes de fin d’année. L’un d’eux était mon neveu.

En fait, la société chinoise avait cessé d’exploiter le site le 29 décembre. Les gens étaient donc arrivés sur place quelques heures plus tard… Apparemment, ils avaient pu accéder au site moyennant le versement de 1100 francs [soit 1,70 euro, NDLR] à un militaire qui était sur place.

La gendarmerie a déjà ouvert une enquête à la suite de l’éboulement. Mais je vais peut-être porter plainte quand même contre « Lu et Lang » et l’État, car l’entreprise a abandonné le site sans le réhabiliter, tandis que l’État est laxiste quant à l’application du Code minier.

Que dit la loi ?

Selon le Code minier camerounais, les opérateurs miniers sont en effet responsables de la « réhabilitation » et de la « fermeture des sites miniers ». Concrètement, cela signifie qu’après avoir exploité les sites, les opérateurs sont tenus de les laisser dans un état « acceptable », pour qu’ils ne soient pas dangereux pour les populations, en rebouchant les trous par exemple. Ce travail doit être contrôlé par les autorités.

Mais les sites sont rarement réhabilités, déplore Justin Chekoua, de l’association Forêts et Développement Rural (FODER), basée à Yaoundé : « Généralement, les sociétés minières ne rebouchent pas les trous après les avoir exploités. Or la terre n’est pas stable sur ces sites, donc il y a souvent des éboulements. Rien que dans la région de l’Est, une quarantaine de personnes sont décédées dans des trous miniers laissés à l’abandon en 2017. »

Vidéo prise par l’association Forêts et Développement Rural (FODER) sur un autre site minier situé à Colomine, dans le département du Lom-et-Djérem, dans la région de l’Est.

Comment a réagi la société chinoise à la suite de l’éboulement ?

Selon Maba Michel, « Lu et Lang » n’a pas réagi officiellement depuis l’accident :

Le 30 décembre, j’ai eu l’un de ses interprètes au téléphone : il m’a juste dit que ses chefs étaient en Chine. Ce jour-là, nous avons également organisé une réunion dans le village pour dire aux gens de ne plus aller dans les sites miniers abandonnés : un employé de la société était présent, mais il n’a rien dit car il ne parlait pas français…

La rédaction des Observateurs de France 24 est parvenue à joindre l’interprète de la société, qui a confirmé qu’elle avait travaillé sur le site jusqu’au 29 décembre :

Il était prévu de reboucher le trou dès le lendemain matin. Mais les gens sont arrivés sur le site dans la soirée, alors qu’on ne pensait pas qu’ils parviendraient à y accéder, puisqu’il y a des trous de sécurité de 5 mètres de profondeur et de 3 mètres de largeur autour du trou principal. Ils ont donc dû les franchir. Nous avons toutefois commencé à reboucher les trous dès le 1er janvier.

L’association FODER et le Délégué régional des mines (lié au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique) ont confirmé que la société avait commencé à reboucher les trous. L’appellation « trous de sécurité » a toutefois fait réagir Mada Michel : « Ce sont surtout des tranchées, où les gens peuvent tomber la nuit, donc c’est dangereux. Pour protéger un site, il vaudrait probablement mieux installer des fils barbelés. »

En revanche, l’interprète de la société a indiqué qu’il ne pouvait pas se prononcer au sujet des personnes décédées. Il a précisé que « Lu et Lang » était présente sur le site « depuis janvier ou février 2016 ». Le maire de Ngoura, lui, estime qu’elle était là depuis trois ans. Selon l’association FODER, la société serait également présente ailleurs dans le département du Lom-et-Djérem depuis 2010.

L’un des corps ensevelis en raison de l’éboulement du 30 décembre. Photo de l’association Forêts et Développement Rural (FODER).

 

Le site minier où s’est produit l’éboulement le 30 décembre. Photo de l’association Forêts et Développement Rural (FODER).

« Il y a un an, nous avons découvert quatre corps sur le même site minier »

Au-delà de cet éboulement meurtrier, Mada Michel explique que cette société a déjà provoqué la colère des habitants dans le passé.

Il y a un an, nous avons découvert un charnier sur le même site minier : les corps de quatre personnes étaient ensevelis, même si nous ne savons pas exactement comment elles sont décédées.

De plus, les activités de cette société ont pollué le fleuve voisin, donc l’eau n’est plus potable. [Selon l’association FODER, cette rivière a également été obstruée par la boue provenant du lavage de l’or. Elle indique que la population a tenté d’organiser plusieurs réunions avec la société depuis décembre, mais que les responsables n’ont jamais été aux rendez-vous, NDLR.]

Vidéo de l’association Forêts et Développement Rural (FODER), montrant l’obstruction de la rivière voisine du site minier de Ngoengoe.

Par ailleurs, un homme chinois a abattu un villageois sur un autre site minier, exploité par une autre société chinoise [en novembre, dans le village de Longa Malhi, qui se trouve également dans le Lom-et-Djérem, NDLR].

Donc nous sommes vraiment excédés. En plus, les activités minières ne profitent absolument pas à la communauté. Seul le Trésor public perçoit un peu d’argent, mais pour notre part, nous ne touchons pas un centime.

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