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Cameroun : mémorandum à Paul Biya attribué au président des patriarches du Mfoundi Onambélé Zibi

Une lettre de mémorandum attribuée au président des patriarches du département du Mfoundi, Onambélé Zibi circule en ce moment dans les cercles restreints des médias. Nous l’avons eu de justesse et nous invitons à découvrir sa quintessence pour apprécier vous-mêmes l’ampleur du désastre du clientélisme politique qui règne au Cameroun. 

Excellence,

Les circonstances uniques nous obligent, nous patriarches Beti, à vous adresser cette correspondance que beaucoup d’entre nous considèrent comme une des dernières. En effet, et contrairement aux obligations liées à vos fonctions, vous êtes devenu d’abord absent, puis définitivement inaccessible. Face à cela, Excellence nous et nos peuples tenons à vous faire savoir ce qui suit:

Ce qui était considéré à l’époque comme une simple vue de l’esprit apparaît clairement comme un génocide. Nos peuples sont dispersés et dilués. Nos terres sont uniquement confisquées et revendues. Bientôt nous serons sans repaire, sans culture, sans village.  Nous attendons plus nous laisser faire. Pour nous il s’agit de lutter pour notre survie.

Nous sommes absents de tous les cercles de décision qui engagent le présent et l’avenir du pays, alors que nous sommes pour l’essentiel des principaux acteurs de notre histoire.

Le RDPC, le parti au pouvoir dans lequel vous nous avez entrainés, ne vous appartient plus. D’ailleurs, nous y avons toujours occupé des positions subalternes. Aujourd’hui, votre Secrétaire général, Jean Nkuete a créé un autre RDPC, plus proche des ambitions politiques des siens, et contrôlé par ceux de sa tribu, les Bamiléké.

Le Président du Sénat, Monsieur Niat, lui, ne cache plus ses origines (très importants dons de tous genres aux hôpitaux et aux Universités de sa seule région) vient de la même Région.

Excellence,

Nous vous annonçons notre départ du RDPC-là pour autres formations politiques plus proches de nos aspirations, et qui nous considèrent comme des citoyens à part entière.

La place des fêtes du 20 mai se trouve dans un lieu d’histoire pour nous les Beti, peuples du Mfoundi. Savez-vous que ce cours d’eau qui donne son nom au Département est un fleuve mythique et mystique ? En tout cas, à chaque célébration de la fête nationale, les dignitaires Beti et les notables du Mfoundi ne figurent jamais parmi les invités du Chef de l’Etat. La fête chez nous, sans nous, en somme. Votre préférence va toujours à nos compatriotes d’ailleurs. Êtes-vous heureux d’être ainsi exclu des cérémonies dans votre Département d’origine, et dans votre village où vous venez enfin d’être nommé notable ?

Le Mfoundi et les peuples du Grand Centre et de l’Est sont les parents pauvres de vos trente-cinq ans de règne. Injustement, ces peuples réduits à la mendicité manquent de tout: l’eau, l’électricité, les grandes structures industrielles, les infrastructures routières, etc., contrairement aux Régions de l’Ouest et du Sud par exemple.

Excellence,

Nous vous avons toujours donné nos suffrages dans les marchandages. Cela ne sera plus le cas. Ce marché de dupe doit s’arrêter. Car, après vous, un autre pouvoir nous fera payer notre fidélité naïve et aveugle à votre endroit.

Excellence,

Votre pouvoir est en train de devenir tribal et même familial, puisque tous les postes de pouvoirs et d’argent vont de plus en plus chez les Bulu et les Nanga-Eboko, dont seuls les suffrages n’ont jamais suffi pour vos réélections successives aux différentes consultations électorales. Chaque fois que le Mfoundi et l’Est ont été sollicités, c’était pendant les épreuves qui ont ébranlé votre pouvoir et qui pouvaient vous emporter. Sans le Mfoundi par exemple, le push du 6 avril 1984, les villes mortes, Bakassi, vos «différentes victoires» au lendemain du multipartisme, et même la lutte contre Boko Haram auraient connu un autre destin.

Excellence,

Monsieur le Président, vous le savez, puisque vous avez très officiellement affirmé que «tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit».

Excellence,

Les peuples du Mfoundi, et par la voix autorisée du Conseil des patriarches vous écrivent aujourd’hui pour vous dire leur indignation et leur ras-le-bol.

Désormais entre vous et nous, rien ne sera plus comme avant, si une fois de plus vous restez silencieux et méprisant comme à votre habitude.

Fait à Yaoundé le 9 septembre 2016

Pour l’association des patriarches et notables du Mfoundi
ONAMBELE ZIDI Emile
Président des Patriarches Autochtones du Mfoundi

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