La presse camerounaise a un nouveau-né. Son nom, « Signatures ». Elle est de parution hebdomadaire. Son directeur de la publication s’appelle Pierre Lebon Elanga Atemé, ancien chef de service des sports à la Crtv Telé. Mais l’équipe de production est constituée des autres anciennes vedettes de la Crtv. Il s’agit par exemple de Anne Marthe Mvoto, qui s’occupe de l’aspect commercial. Le pool des chroniqueurs compte Jean Pierre Efouba Onana, Michel Ndjock Abanda, Linus Pascal Fouda, Guy Roger Eba’a.
Jean pierre Efouba Onana est un senior de la presse camerounaise. Il est le tout premier à raconter la catastrophe de Wum dans le Nord-Ouest. Il a pris sa retraite, il y a quelques années après avoir consacré une bonne partie de sa carrière à couvrir les activités parlementaires.
Michel Ndjock Abanda quant à lui a roulé sa bosse à la présidence de la République où il était de tous les voyages officiels de Paul Biya ces vingt dernières années. Il est l’un des journalistes qui maîtrisent la tradition politique du Cameroun. Il connait ses acteurs depuis le retour au multipartisme. Guy Roger Eba’a, un autre senior revendique aussi des chefs d’œuvre et une expérience remarquable. Il est le seul journaliste camerounais à avoir couvert le procès du Cameroun contre le Nigeria sur l’affaire Bakassi à la Haye. Il a fait du sujet sa passion. Il connait les noms de tous les villages concernés par le différend. Il a écrit un livre sur la question. Le rédacteur en chef, Thierry Gervais Gango, est aussi expérimenté.
C’est donc ces expériences qui se sont réunies pour faire ce journal d’informations générales. Sa mise en page est de bonne qualité. Le sujet lui-même est intéressant : « Qui écrit pour Paul Biya ? », s’interroge le journal en plaquant une caricature, où le chef de l’Etat lit un discours à l’aide d’une lampe tempête, sous le regard amusé d’un corbeau. Dans son éditorial, un certain Antoine Môt Bot promet aux lecteurs que le journal se contentera d’« observer lucidement », pour « raconter froidement ».
Sur le plan rédactionnel, les articles sont limpides, et agréables à lire parce que dépourvus des coquilles. L’on note aussi des choix heureux sur le plan iconographique. La une est d’ailleurs en quadrichromie. Mais on peut regretter la longueur des articles. La page 4 n’a qu’un seul article avec une photo qui occupe la moitié de la page, un peu comme un bouche-trou.
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