La Cour suprême du Cameroun a confirmé mardi la condamnation à 25 ans de prison de l’avocate française d’origine camerounaise Lydienne Yen-Eyoum, condamnée en 2014 à Yaoundé pour détournement de fonds.
Le pourvoi en cassation introduit auprès de la Cour suprême par Me Yen-Eyoum le 29 septembre 2014 avait été examiné le 28 mai par les magistrats de la section spécialisée de la haute juridiction. Lors de l’audience, le conseilleur-rapporteur (magistrat qui prépare le dossier pour la Cour) s’était prononcé pour le rejet du pourvoi.
« Nous sommes sous le choc de l’iniquité et de l’injustice de ce verdict », explique Maître Caroline Wassermann, l’avocate de la condamnée, sur Jeuneafrique.com « Soit les juges n’ont pas compris le dossier, soit il y a eu des ordres de l’exécutif », poursuit-elle, dénonçant « le fruit d’une justice aux ordres ».
Le sort de Lydienne Yen Eyoum, qui clame son innocence depuis le début de la procédure, pourrait se jouer sur le plan diplomatique. Ses avocats ont en effet saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies et espèrent obtenir l’intervention des autorités françaises.
Un tribunal créé pour régler des comptes politiques ?
Le président camerounais Paul Biya a créé en décembre 2012 le TCS, un tribunal spécial chargé de juger des personnes suspectées d’avoir détourné des sommes au moins égales à 50 millions de francs CFA (76.000 euros) dans le cadre de l’opération anti-corruption «Epervier».
Lancée en 2006 sous la pression des bailleurs de fonds, l’opération «Epervier» a déjà abouti à l’arrestation de nombreuses personnalités, dont des ex-ministres et dirigeants d’entreprises publiques. Les personnes accusées ont souvent affirmé être victimes de règlements de comptes politiques à travers cette opération.
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