Antonio Guterres condamne l’enlèvement de dizaines d’élèves au Cameroun et demande leur libération immédiate.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté mardi à la libération immédiate des 79 élèves enlevés au Cameroun, renouvelant son appel à trouver une issue pacifique à la crise qui touche les régions anglophones du pays.
La veille, 82 personnes – dont 79 élèves – ont été enlevées par des hommes armés à la Presbyterian Secondary School de Nkwen à Bamenda, capitale régionale du Nord-Ouest du Cameroun, l’une des deux zones anglophones plongées dans un conflit entre des séparatistes et l’armée.
M. Guterres, qui a condamné l’enlèvement, «appelle à leur libération immédiate et à leur retour chez eux et auprès de leurs familles», a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. «Il ne peut y avoir aucune justification pour ces crimes contre des civils, surtout des mineurs».
L’enlèvement s’est produit à la veille de la prestation de serment du président camerounais Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir, qui entame un septième mandat.
Au cours de cette cérémonie, M. Biya a expliqué s’être «attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes» dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Avant de promettre qu’un «bon nombre de réponses» y sera apporté «dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours».
Une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016 dans ces deux régions anglophones, qui s’est transformée fin 2017 en conflit armé.
Des affrontements entre armée et séparatistes, agissant en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les autorités, qui refusent le dialogue avec les séparatistes qu’elles qualifient de «terroristes», ont procédé depuis début 2018 à un important déploiement de forces de sécurité pour «rétablir l’ordre».
M. Guterres a réitéré son appel pour une solution pacifique à la crise et a offert l’aide de l’ONU pour entamer un dialogue.
Plus de 175 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 400 civils, selon les ONG.
(nxp/afp)
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