Le constat est de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale.

Le 05 avril 2018, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a signé un communiqué interdisant, jusqu’à nouvel avis, la vente des armes de chasse et de protection dans six régions du Cameroun (Adamaoua, Centre, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest). Par le même texte, le ministre a demandé la fermeture des armureries dans lesdites régions et un inventaire exhaustif de leurs stocks.

Plus de trois semaines après, les armuriers, réunis au sein d’un collectif, ont été invités à un échange avec le membre du gouvernement. C’était le vendredi 27 avril à Yaoundé. Les propriétaires d’armureries n’ont pas caché leurs difficultés à survivre depuis que leurs commerces ont été fermés. Face à eux, Paul Atanga Nji a rappelé le reproche qui leur est fait. « Le gouvernement a pu enregistrer 3.800 autorisations [de port d’armes, Ndlr], alors que 27.000 armes sont en circulation », a constaté le ministre. Un état des choses qui ne s’observerait pas, si les armuriers faisaient preuve de rigueur dans leurs activités. « Les responsables d’armureries ne tiennent pas toujours les fichiers numériques mentionnant l’identité et la localisation de ceux qui détiennent les armes (…) Si quelqu’un vient devant votre comptoir et qu’il veut acheter une arme sans autorisation, vous pouvez immédiatement informer la police… », a martelé Paul Atanga Nji.

Ses interlocuteurs, eux, ont préparé des propositions au gouvernement pour encadrer leur activité. « Nous en tant que vendeurs des armes de chasse, nous proposons au gouvernement d’organiser les séminaires d’imprégnation à la loi portant sur le régime des armes à feu avec leurs munitions. Nous proposons également que les armuriers prennent un engagement ferme de s’auto-contrôler. Nous pensons aussi que le ministère doit faire des descentes sur le terrain pour vérifier l’effectivité, dans l’ordre et la discipline, des prescriptions de la loi », a déclaré un armurier cité par le quotidien Le Jour de ce 02 mai 2018.

Si les propositions du collectif des armuriers ont été acceptées par le Minat, la décision sur la fermeture des armureries n’a pas été levée à l’issue de la réunion de vendredi dernier.