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Burkina : point sur l’assassinat de Sankara

Depuis l’ouverture et l’expertise de sa tombe supposée, fin mai, aucun résultat n’a été annoncé par les autorités de transition.

Voilà maintenant près de quatre mois que l’exhumation du corps présumé de Thomas Sankara a eu lieu. Fin mai, trois experts burkinabè et français, sur ordre du juge d’instruction militaire François Yaméogo, avaient procédé à l’ouverture des tombes supposées de l’ex-président et de ses douze camarades assassinés le 15 octobre 1987 au cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou. Objectif : procéder à des analyses ADN et balistiques, pour enfin faire la lumière sur une affaire d’État étouffée par le régime de Blaise Compaoré pendant 27 ans. Depuis, rien. Ou presque.

Envoyés en France, dans des laboratoires de la police scientifique à Marseille, les échantillons prélevés dans les sépultures de Dagnoën n’ont toujours pas livré leur mystère. En temps normal, les analyses ADN réalisées sur des matériaux « frais » (salive, sang…) ne prennent que quelques jours, voire quelques semaines. Reste que les experts sont ici confrontés à un cas très particulier. Dans la tombe présumée de Thomas Sankara, les relevés ADN ont été prélevés sur des ossements enfouis sous terre depuis près de trois décennies. D’après une source proche de l’enquête, ils sont dégradés et en faible quantité, ce qui rend leur étude lente et délicate.

Communication « en temps voulu »

« L’enquête ne patine pas, elle avance même. Nous attendons juste que les experts nous transmettent les résultats », se défend-t-on au parquet du tribunal militaire de Ouagadougou, chargé de l’enquête par les autorités de transition en janvier dernier. Très prudents, les différents magistrats investis de ce dossier sensible ne pipent mot, se bornant à répéter « qu’ils communiqueront en temps voulu ». Dans la famille Sankara, dont plusieurs membres ont effectués des tests ADN pour constituer une base de comparaison, l’attente commence à se faire sentir. « Je me pose des questions, mais je me dis aussi que cela est un long travail, qui demande du temps », confie ainsi Mariam Sankara, la veuve du capitaine révolutionnaire.

De leur côté, les avocats de la famille ne sont guère plus informés de l’avancée de l’enquête. Me Bénéwendé Stanislas Sankara n’a pas encore eu accès au dossier et n’a reçu aucune notification sur le rapport d’expertise par le juge d’instruction. « Je pensais que le processus serait plus rapide, affirme-t-il. Mais nous sommes toujours dans un régime de transition, il y a donc peut-être de la rétention d’informations en raison du contexte socio-politique actuel. »

Arrestations de militaires

Reste, enfin, la question des auditions de témoins par le juge Yaméogo. Depuis le début de l’année, il a entendu plusieurs personnages clés, comme Mariam Sankara ou d’autres proches de l’ancien président. D’après nos informations, huit personnes ont déjà été inculpées dans cette affaire. Parmi elles, quatre militaires ont été mis aux arrêts et placés sous mandat de dépôt pour leur participation présumée à l’assassinat de Thomas Sankara. Ils seraient actuellement détenus à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (Maca), à Ouagadougou.

Quant à Hyacinthe Kafando, ancien chef de la garde rapprochée de Blaise Compaoré et meneur du commando qui a criblé de balles « Thom’ Sank’ », il n’a jamais répondu à la convocation du juge Yaméogo. Selon plusieurs sources, il aurait depuis fui le Burkina.

Source: Jeune Afrique

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