La veuve de l’ancien chef de l’Etat est arrivée à Ouagadougou dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat de son mari.
La mémoire de Thomas Sankara reste vive au Burkina Faso. Son épouse Mariam Sankara a été accueillie jeudi 14 mai par une foule de Burkinabés nostalgiques. La veuve de l’ancien président du Burkina Faso qui revient au pays pour la deuxième fois depuis l’assassinat de son mari en 1987 va participer à un rassemblement de la convention pour le renouveau sankariste. Au cours de cette rencontre, les héritiers politiques de l’ancien président vont choisir leur candidat pour la présidentielle d’octobre. Au-delà de ce rassemblement politique Mariam Sankara devrait être ensuite auditionnée lundi 18 mai par la justice, dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat de son mari.
Dès leur investiture, Michel Kafando et le lieutenant-colonel Zida, avait jeté un pavé dans la marre en annonçant leur souhait de faire la lumière sur l’assassinat de Thomas Sankara. À une semaine d’intervalle, le président et le Premier ministre avait affirmé que l’enquête sur la disparition de l’ancien chef d’État révolutionnaire, tué par un commando armé le 15 octobre 1987, allait à nouveau être ouverte. Allant jusqu’à évoquer une expertise ADN et une éventuelle demande d’extradition de Blaise Compaoré au Maroc. Des déclarations qui avaient alors soulevé une vague d’espoir au sein d’une population qui n’a jamais digéré la disparition brutale de l’icône nationale. Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN pour trancher cette question, la famille avait saisi la Cour africaine des droits de l’Homme, qui avait ordonné en 2008 au gouvernement du Burkina Faso d’autoriser les expertises nécessaires. Mais le régime Compaoré ne s’est jamais exécuté.
La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré. La société civile, dont le rôle a été central dans la « révolution burkinabè », appelle régulièrement à rouvrir le dossier Sankara. Le président Kafando a promis que « justice serait rendue ». Le processus semble être lancé.
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