Après un entretien avec les présidents béninois et nigérien, ce mercredi 23 septembre, le général putschiste a exprimé ses regrets devant la presse, estimant notamment que « le plus gros tort avait été de faire ce putsch ».
C’est à l’issue de la cérémonie de réinstallation au pouvoir de Michel Kafando et des autorités de la transition que le général Diendéré, qui n’y avait pas participé, s’est entretenu avec Boni Yayi et Mahamadou Issoufou, avant de faire une déclaration à la presse.
« Pour moi, le putsch est terminé, et on n’en parle plus, a-t-il affirmé. Je déplore dans un premier temps les différentes victimes – parce qu’il y a eu quand même des victimes, il y a eu des blessés -, ça c’est mon très grand regret. Il y a eu des dégâts matériels. C’est un très grand regret pour moi. Je crois que nous avons tiré les leçons pour l’avenir. »
Sur la question de savoir s’il craignait de devoir répondre de ses actes devant la justice, le général Diendéré a affirmé qu’il assumerait « pleinement toute [sa] responsabilité. Cela veut dire que je ne vais pas nier qu’il y a eu des morts lors de ces événements », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Le plus gros tort a été de faire ce putsch, parce qu’aujourd’hui, lorsque l’on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre des actions de ce genre. Enfin, cela s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable à cela, c’est pour cela que nous avons tout simplement abandonné. »
Enfin, le général putschiste a reconnu que c’était du « temps », des « moyens » et « des vies humaines » perdus pour le Burkina Faso. Mercredi matin, le président de transition burkinabé avait salué lors d’une allocution « la clameur nationale » qui s’est élevée « contre les usurpateurs ».
« Le gouvernement de transition que vous avez librement choisi et en qui vous avez totalement confiance est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain. »
Le premier ministre de transition, Isaac Zida, également rétabli dans ses fonctions mercredi, a évoqué un report de « plusieurs semaines » des élections, initialement prévues le 11 octobre. Des scrutins présidentiel et législatifs devaient clore la période de transition ouverte après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014. Michel Kafando avait été renversé le 17 septembre par le régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d’élite de l’armée burkinabée et garde prétorienne de Blaise Compaoré. Dans la nuit de mardi à mercredi, putschistes et loyalistes sont finalement parvenus à un accord d’apaisement, prévoyant notamment le retour du RSP dans ses casernes. Le général Gilbert Diendéré, chef des putschistes et ancien bras droit de M. Compaoré, a aussi accepté le retour au pouvoir du président de transition.
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