L’attaque a fait au moins 19 morts.
«L’enquête avance» et elle permettra de «débusquer rapidement les auteurs (de l’attaque) et les traduire devant la justice», a déclaré Boubacar Sidiki Samaké, procureur du pôle juridique spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako. Il s’exprimait devant des journalistes de la presse étrangères sur place dans la nuit de dimanche à lundi.
«Ce qui est évident, c’est qu’ils ont bénéficié de complicités pour venir à l’hôtel» Radisson Blu, «et ils ont bénéficié de complicités pour commettre le forfait», a affirmé M. Samaké. Dans le hall de l’hôtel, les enquêteurs ont mis la main sur une valise contenant des grenades et appartenant aux assaillants, a-t-il indiqué.
Enquêteurs français
Selon lui, des spécialistes français en criminalité sont arrivés au Mali pour aider à l’identification des corps. La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) participe également à l’enquête.
Le Radisson Blu a été attaqué le 20 novembre au matin par des hommes armés qui y ont retenu quelque 170 clients et employés. Les forces maliennes, appuyées par les forces spéciales françaises et par des agents des Etats-Unis et de la Minusma, sont intervenues et ont «exfiltré» 133 personnes, selon le ministère malien de la Sécurité.
D’après des sources policière et de sécurité maliennes, l’enquête s’oriente vers «plusieurs pistes», sans certitude sur le nombre et la nationalité des auteurs de l’attaque, revendiquée successivement par deux groupes djihadistes distincts. Au moins trois suspects, complices présumés, étaient activement recherchés.
Interrogé sur d’éventuelles arrestations, Boubacar Sidiki Samaké a refusé de se prononcer. Il a indiqué, sans plus de détails, que des perquisitions et «fouilles domiciliaires» ont été effectuées à Bamako dans le cadre de l’enquête. «Je pense que dans les prochains jours vous allez voir, il y aura des choses», a-t-il assuré.
Al-Mourabitoune
Boubacar Sidiki Samaké a par ailleurs a invité à la prudence concernant les revendications de l’attaque, estimant qu’aucun groupe n’était cependant à écarter.
L’attaque a été revendiquée dès le 20 novembre par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, «avec la participation» d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le groupe a affirmé dimanche que les assaillants étaient uniquement au nombre de deux, laissant entendre qu’ils étaient maliens.
Dans un enregistrement en arabe diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, un porte-parole d’Al-Mourabitoune les a identifiés comme Abdelhakim al-Ansari et Moez al-Ansari, le qualificatif «al-Ansari» désignant dans la terminologie djihadiste des combattants autochtones.
Deuxième revendication
Mais dimanche soir, un autre groupe, le Front de libération du Macina (FLM), a revendiqué cette prise d’otages, «avec la collaboration d’Ansar Dine», un groupe djihadiste du nord du Mali.
«Cette attaque est venue comme une réaction contre les attaques des forces (françaises) Barkhane qui visent certains éléments du front et Ansar Dine à l’aide de l’armée malienne et le soutien de certains pays occidentaux», affirme-t-il. Donnant des détails de l’attaque, il assure qu’elle a été menée par un commando de cinq personnes, dont «trois sont sortis sains et saufs».
Il a encore promis une multiplication des attaques «contre les endroits politiques, économiques, et touristiques, avant de gouverner le Macina (région du centre du Mali) nous-mêmes et appliquer la charia».
(nxp/ats)
Comments
0 comments