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Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa, à peine élu, promet de défaire la corruption

L’ancien syndicaliste et homme d’affaires Cyril Ramaphosa a officiellement pris jeudi les rênes de l’Afrique du Sud en promettant de faire la guerre à la corruption, qui a terni le règne de neuf ans de son prédécesseur Jacob Zuma.

Seul candidat en lice, le patron du Congrès national africain (ANC) au pouvoir a été élu chef de l’Etat par le Parlement, sans surprise et même sans recours à un vote formel.

« Je déclare l’honorable Cyril Ramaphosa officiellement élu président de la République d’Afrique du Sud », a proclamé le président de la Cour constitutionnelle, Mogoeng Mogoeng, dans un tonnerre d’applaudissements et de chants de victoire.

Sitôt élu, le nouveau chef de l’Etat s’est engagé devant les députés à éradiquer la corruption.

« Ce sont des problèmes auxquels nous allons nous atteler », a promis M. Ramaphosa, « je travaillerai très dur pour essayer de ne pas décevoir le peuple sud-africain ».

Il a indiqué qu’il détaillerait devant les députés certaines de ses propositions en la matière lors de son premier discours sur l’état de la nation, prévu vendredi soir (17h00 GMT).

Comme un symbole, la police a annoncé jeudi avoir lancé un mandat d’arrêt contre l’un des frères de la sulfureuse et jusque-là intouchable famille Gupta, Ajay, recherché dans le cadre d’une des nombreuses affaires dites de « capture de l’Etat ».

La fratrie Gupta est accusée d’avoir mis en place, avec la complicité de l’ancien président et de ses proches, un système de pillage des ressources publiques. Leur luxueuse propriété de Johannesburg a été perquisitionnée mercredi et huit personnes inculpées, a annoncé la police.

– ‘Désaccord’ –

Au terme d’un long bras de fer avec Cyril Ramaphosa, Jacob Zuma a rendu les armes mercredi soir.

« J’ai décidé de démissionner du poste de président de la République avec effet immédiat, même si je suis en désaccord avec la décision de la direction de mon organisation », a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée.

Dès qu’il a pris les rênes de l’ANC en décembre, M. Ramaphosa a tenté d’obtenir un départ en douceur de M. Zuma, convaincu que son maintien au pouvoir conduirait l’ANC à une cuisante défaite aux élections générales de 2019.

Mais il s’est heurté de front au refus du chef de l’Etat, dont le mandat n’expirait que l’an prochain. Jusqu’à ce que l’ANC le menace d’une motion de défiance.

« Je ne suis pas d’accord car il n’y a aucune preuve que j’aie fait quoi que ce soit de mal », s’est défendu, amer, M. Zuma, avant finalement de démissionner.

Le président sud-africain Jacob Zuma, annonçant sa démission au cours d'une conférence de presse le 14 février 2018 à Pretoria./AFP
Le président sud-africain Jacob Zuma, annonçant sa démission au cours d’une conférence de presse le 14 février 2018 à Pretoria. / AFP

Sa capitulation a été accueillie par un ouf de soulagement quasi unanime dans une Afrique du Sud épuisée par une fin de règne marquée par l’instabilité politique, la corruption généralisée et des difficultés économiques persistantes.

« C’est la fin d’une période où la plus haute fonction du pays a été détournée en vue d’un pillage généralisé des coffres du pays », s’est réjouie la fondation Nelson Mandela.

Les marchés ont salué jeudi le départ de Jacob Zuma par une hausse de l’indice de la bourse de Johannesburg (jusqu’à +2,7%) et de la devise nationale, le rand, à son plus haut niveau face au dollar depuis trois ans (11.65 R pour 1 USD).

– ‘Imposteur’ –

L’élection de Cyril Ramaphosa « marque la fin d’une période d’incertitudes politique et économique qui a considérablement pesé sur la croissance de l’Afrique du Sud », a résumé l’économiste Raymond Parsons, de la Northwest University.

L’opposition a aussi applaudi l’annonce du départ de Jacob Zuma.

« Toute la nation a été victime depuis plus de dix ans d’un délinquant et d’un imposteur (…), il va rejoindre les poubelles de l’histoire », a raillé Julius Malema, le chef des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale).

Mais M. Malema a refusé d’accorder le bénéfice du doute à son successeur, qu’il a promis de surveiller de « très près ». « Zuma est parti, maintenant je vais m’occuper d’eux », a-t-il lancé.

« Nous n’avons pas un problème avec Jacob Zuma, nous avons un problème avec l’ANC », a renchéri le chef de l’Alliance démocratique (DA), Mmusi Maimane, devant les députés, appelant à la dissolution du Parlement et à des élections anticipées « pour un vrai renouveau » du pays.

Cyril Ramaphosa et  la présidente de l'assemblée sud-africaine Baleka Mbete après l'annonce de son élection à la présidence de l'Afrique du Sud /POOL/AFP
Cyril Ramaphosa et la présidente de l’assemblée sud-africaine Baleka Mbete après l’annonce de son élection à la présidence de l’Afrique du Sud / POOL/AFP

La DA et les EFF ont infligé un sérieux revers à l’ANC aux élections locales de 2016 et espèrent le priver l’an prochain de la majorité absolue qu’il détient depuis 1994.

Conscient du danger, M. Ramaphosa a promis de tourner rapidement la page Zuma, assurant à qui voulait l’entendre que l’Afrique du Sud était entrée dans « une nouvelle ère ».

Le défi s’annonce à la hauteur des espoirs placés en lui. « Toute l’Afrique du Sud vous regarde », lui a lancé Hanyani Mangwani, un habitant de Johannesburg interrogé par l’AFP, « nous attendons beaucoup de vous ».

afp

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