Alors que de nouveaux drames fortement médiatisés notamment le cas Monique Koumateke dans les hôpitaux de Douala (Nylon et Laquintinie) et l’affaire des quintuplés Nkimih morts à l’hôpital central de Yaoundé (HCY) sont entre-temps venus assombrir davantage la perception du public à l’endroit du système médical en général (État et management des structures sanitaires), et, en particulier, du personnel médical (médecins, infirmiers et aide-soignants), les suites de la toute première de l’année 2016, survenue le 10 janvier 2016 à l’hôpital général de Douala (HGD), restent attendues.
Au plan judiciaire, une enquête préliminaire, assez discrète au demeurant, a été ouverte. AGA est en mesure d’attester notamment du passage à la police il y a 3 semaines de Serge Nlate Mfomo, l’époux de la victime, dame Hélène Ngo Kana (Dr). Il y aurait confirmé les déclarations faites lors de l’enquête de la commission Leke mise en place par l’ordre des médecins (ONMC) et dont les conclusions avaient été rendues publiques le 8 février 2016 lors d’une conférence de presse à Yaoundé. Des membres du personnel médical et administratif ayant reçu cette jeune médecin seraient aussi entendus par le police.
L’issue et l’exploitation des conclusions de ces auditions dépendront du procureur de la république auprès du TPI de Douala-Ndokoti.
Rappel: à cette date, plus de deux mois après le décès de Hélène Ngo Kana, aucune plainte de la famille avec constitution de partie civile n’a été enregistrée dans le système judiciaire.
Avancée de la procédure ordinale
Restent attendues les suites professionnelles et déontologiques des conclusions de l’enquête de l’ONMC. Selon des sources exclusives de AGA, l’ONMC, qui était tout le mois dernier occupé à la préparation du renouvellement de ses instances dirigeantes dans le cadre de son Assemblée générale, devrait accélérer dans les prochains jours la procédure disciplinaire promise par son président réélu, Dr Guy Sandjon.
Selon nos informations recueillies en marge de l’AG tenue le 24 mars dernier a Yaoundé, c’est au total 4 médecins dont 2 de l’HGD, 1 de l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala (HGOPD) et 1 de la clinique du Gros Chêne qui seront jugés par les pairs.
Les chefs d’accusation, qui leur auraient été déjà transmises, seraient pour l’essentiel en rapport avec la violation des engagements de leurs serments, notamment l’engagement de mobiliser tous les moyens nécessaires et disponibles pour l’assistance et les soins de la patiente.
Au cours de cette phase, où les médecins mis en cause ont le droit d’être assistés par un avocat de leur choix, le dossier d’accusation préparé par le Conseil de l’ordre leur est transmis au moins un mois à l’avance afin de leur permettre de préparer sereinement leur argumentaire de défense. En cas d’établissement des faits, les sanctions des pairs peuvent varier de l’avertissement à la radiation du tableau de l’ordre en passant par le blâme ou la suspension. Les mis en cause peuvent déférer ces décisions éventuelles devant la cour d’appel, le conseil de discipline de l’ordre étant une sorte de première instance en la matière.
Quand aux mesures administratives et pénales, elles relèvent d’autres institutions dont le Ministère de la santé pour les médecins du public ou le juge pénal si dument saisi.
Le Pr Joseph Mbede enquête dans le dossier Koumateke
AGA a aussi appris qu’une commission d’enquête indépendante de l’ONMC, composée de 3 membres conduits par le pédiatre et ex ministre de la santé, Pr Joseph Mbede est à pied d’œuvre. Son mandat est d’examiner le respect ou non de toutes les règles éthiques et obligations déontologiques par les médecins ayant suivi ou accueilli dame Monique Koumateke, vivante ou morte, lors de son périple tragique conclu sur la devanture de la maternité de l’hôpital Laquintinie de Douala.
En rappel ce trajet avait été bouclé par une opération chirurgicale amateur d’une parente, Rose Tacke alias Koffi. Les images et videos filmées par des passants a l’HCD, dans l’indifférence surprenante des agents en service ce samedi 12 mars dans cet établissement de 1ere catégorie, avaient ensuite, grâce à internet et aux réseaux sociaux, fait le tour du monde créant une vie normale émotion et une onde de choc marquée par des protestations citoyennes aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger.
Interrogé par AGA sur la crédibilité de son enquête éthique, après la sortie anticipée du ministre de la santé pour qui le personnel médical n’aurait commis aucune faute, les responsables de l’ONMC ont déclaré ne rien préjuger. « Nous avons confiance en la rigueur des membres de la commission d’enquête mise en place » à déclaré le Président de l’ordre Guy Sandjon.
La semaine dernière, apprend-on, la Commission Mbede, aurait recueilli les témoignages de la famille. Visiblement les membres de la famille sont ainsi les derniers à être ainsi entendus. Il restait à la commission d’examiner les vidéos obtenues ou recues. Après quoi la dite commission s’attellerait désormais à confronter les données auquel elle a eu accès. Ses conclusions seraient présentés, apprend-on, dans les prochains jours.
Un regard intéressé sur l’affaire des quintuplés Nkimah
Quant à l’affaire des quintuplés Nkimih du 22 mars à l’HCY, la direction de l’ONMC nous a confié n’être pas encore formellement saisi jusqu’à hier dimanche. Mais elle nous a confié être préparé à examiner ce qui s’est vraiment passé pour s’assurer dans l’intérêt du public que ses membres concernés ont fait tout ce que leur serment les oblige à faire. En rappel cette autre affaire a été révélée à l’opinion seulement vendredi dernier 25 mars 2016 par une publication de M. Nkimih Alfred, le père des quintuplés, sur sa page Facebook. Dans la soirée du samedi 26 mars, le directeur général de l’HCY, Pr Joseph Fouda, a déclaré à la CRTV, la télévision publique camerounaise, que les 3 derniers foetus sortis bougeaient certes encore mais ne respiraient plus!
Une sortie diversement interprétée.
Nous y reviendrons.
Alex Gustave Azebaze
Tel:+237677528757
E-mail : agazebaze@gmail.com
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