Il me traitait comme une moins que rien.
Lors d’une émission consacrée à celles qui accusent l’acteur de viol, la chaîne A&E a encouragé 13 femmes à s’exprimer.
Lors de l’émission intitulée «Cosby: les femmes parlent» diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi sur la chaîne américaine A&E, treize victimes présumées de l’acteur Bill Cosby ont pu donner leur version des faits. Celles-ci affirment toutes avoir été droguées et/ou violées par la star du «Cosby Show» dans des circonstances similaires.
L’une d’entre elle, qui utilise le nom d’emprunt Elizabeth pour protéger sa famille et son entreprise, se lance: «c’était comme être anesthésiée et essayer de sortir, mais sans pouvoir». «Je pense qu’il m’a droguée, a mis la drogue dans un verre pour me rendre inconsciente» affirme une autre, Lisa-Lotte Lublin.
Une troisième, Sarita Butterfield, accuse quant à elle l’acteur de l’avoir agressée dans sa «maison d’invités» alors qu’elle était conviée à rejoindre la famille Cosby pour les fêtes de fin d’année, à la veille de Noël. Toute la famille de l’acteur était à la maison, affirme-t-elle les larmes aux yeux (voir extrait ci-dessous).
«Prends ça, tu te sentiras beaucoup mieux»
«Il savait que mon fils venait de mourir et que j’allais très mal», affirme une quatrième accusatrice, Victoria Valentino. «Il s’est penché en avant; a mis un comprimé a côté de mon verre de vin, et m’a dit ‘voilà, prends ça, tu te sentiras beaucoup mieux’». Elle décrit ensuite la paralysie, alors que Cosby «exhibait sa chair».
Chelan Lasha, apprentie mannequin à l’époque de sa rencontre avec l’acteur, affirme: «J’avais beaucoup de problèmes d’allergies et il m’a dit ‘tiens, voilà un antihistaminique’. C’était un comprimé bleu, et il me l’a donné avec un shot damarante. Assez vite j’ai commencé à sentir comme désorientée. Mon corps ne pouvait plus bouger».
«Papa a dit de se réveiller!»
Selon le Washington Post, qui a compilé dans un article les témoignages les plus poignants, l’interview la plus difficile émotionnellement fut celle de cette dernière, qui n’avait que 17 ans lors des faits supposés.
«Je me souviens de quelque chose de chaud sur ma jambe, puis j’ai perdu connaissance, et je suis revenue à moi alors qu’il me disait ‘Papa dit de se réveiller! Papa a dit de se réveiller!’» (…) «Il m’a fait me sentir comme une moins que rien. Je hais de l’avoir rencontré. Ma vie a changé pour le pire. Je me suis perdue. J’ai fini par récupérer une part de moi, mais ça a pris énormément de temps».
L’aspirante scénariste Joan Tarshis raconte, elle, avoir été assez lucide pour mentir lors de son agression supposée par Crosby, s’inventant une infection vaginale. «Il m’a obligée à lui faire une fellation à la place».
Les conséquences de ces accusations hantent encore la vie quotidienne de certaines, Joan Tarshis racontant qu’elle s’était fait cracher à la figure par des femmes la traitant de menteuse.
(Célia Héron/nxp)
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