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A Nouakchott, la Ligue arabe adopte une position unanime, mais purement verbale

La Mauritanie a accueilli le 27e sommet de la Ligue arabe, ce 25 juillet, à Nouakchott. Un sommet réduit en présence de 7 chefs d’Etat et des représentants des 22 pays membres. Pour son secrétaire général, l’Egyptien Ahmed Aboul Gheit, l’unanimité s’est dégagée en faveur de «solutions politiques» sur la Syrie, le Yémen, la Libye et l’Irak «pour arrêter les désastres» en cours. Il a aussi rappelé l’engagement des dirigeants à s’unir pour combattre le terrorisme, affirmant que la «force arabe» demeure à l’ordre du jour.

Bien sûr, la Libye, la Syrie et le Yémen figuraient en bonne place dans l’agenda du 27e sommet de la Ligue arabe, le 25 juillet, à Nouakchott, qui a adopté une position unanime, mais purement verbale. Le communiqué final énonce surtout des généralités. « Les Etats arabes, dit le texte, entendent utiliser les moyens les plus efficaces pour protéger la sécurité nationale arabe par le développement de mécanismes de combat contre le terrorisme sous toutes ses formes, de promotion de la paix et de la sécurité, de l’encouragement du dialogue et du refus de la haine et de l’extrémisme ». Difficile de faire plus fourre-tout.

La Ligue s’est quand même prononcée plus spécifiquement sur ces trois pays, mais le communiqué final n’est pas beaucoup plus satisfaisant. Sur la Libye, la déclaration de Nouakchott appelle « les parties en conflit à déployer tous les efforts possibles pour reconstruire le pays et confronter les groupes terroristes ». Ce souhait est intervenu après que le Premier ministre égyptien, dans son discours d’ouverture, a tout de même blâmé les « interventions étrangères dans les affaires arabes » comme « raison majeure » de la montée en puissance de l’Etat islamique et la radicalisation des jeunes ; et que le Premier ministre libyen a appelé à coopérer avec lui pour « stopper le déferlement des armes » dans son pays.

Quant au Yémen, la Ligue arabe a soutenu « les efforts positifs » du Koweït, où se déroulent de difficiles pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles houthis, pour obtenir « des solutions positives ».

Des formulations vagues

Concernant particulièrement la Syrie, qui a été exclue de la Ligue arabe en novembre 2011, les pays arabes refusent toujours le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad, qu’ils perçoivent comme l’homme de l’Iran. Mais le communiqué final de Nouakchott se contente d’espérer « une solution pacifique pour restaurer la souveraineté, l’unité et la dignité du peuple syrien ».

Ces formulations vagues révèlent d’abord, en réalité,que les Etats arabes n’ont pas la solution à ces conflits par eux-mêmes. Et que, comme on le sait, les divisions sont profondes au sein de la Ligue, et sur de nombreux sujets. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle le Maroc, qui devait initialement accueillir le sommet à Marrakech au mois de mars, s’était désisté à la dernière minute. Le Maroc ne voulait pas organiser un sommet pour rien. C’est pourquoi la Mauritanie, qui n’est pas une puissance régionale du poids du royaume chérifien mais qui cherche à reprendre une place d’importance au sein de la Ligue, avait repris le flambeau.

Il existe un projet de coalition de tous les pays de la Ligue arabe pour lutter contre les jihadistes.Il s’agit d’une force militaire arabe destinée à combattre le terrorisme. C’est une réponse à la dénonciation de l’ingérence étrangère, c’est-à-dire en réalité occidentale, systématiquement répétée par les leaders arabes. Cette force militaire avait été annoncée lors du dernier sommet de la Ligue arabe, en mars 2015, à Charm el-Cheikh, en Egypte. Mais depuis cette annonce, aucun accord concret n’a été trouvé. A Nouakchott, le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Ahmed Aboul Gheit, a toutefois annoncé qu’une « note secrète » avait été soumise aux ministres, avec de nouvelles propositions.

Il faut noter qu’une force militaire arabe a déjà existé dans le passé.En 1976, en pleine guerre civile du Liban, une force d’intervention de la Ligue arabe composée de Syriens, de Saoudiens et de Libyens, puis bientôt de Soudanais et d’Emiratis, avait été déployée en soutien des troupes syriennes d’Hafez el-Assad, le père de Bachar. Elle n’avait été dissoute par le président libanais Amine Gemayel qu’en juin 1983, un an après l’invasion d’une partie du Liban par Israël.

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