En RDC, 165 organisations congolaises de la société civile et de défense des droits humains appellent à une enquête internationale indépendante sur les violations massives des droits de l’homme dans les provinces des Kasaï : Kasaï-Central, Kasaï-Oriental et Lomami. Des crimes qui mettent en cause les forces gouvernementales et les miliciens du chef coutumier Kamuina Nsapu.
Une enquête de la justice militaire congolaise a été diligentée dans les Kasaï Central et Oriental, mais les ONG en question mettent en doute son impartialité et son indépendance. « Nous avons noté avec satisfaction déjà la déclaration du bureau du procureur et de la Cour pénale internationale, il y a quelques semaines, faisant savoir qu’ils se réservaient le droit d’enquêter sur ces peuples. Et nous l’appuyons dans cette démarche parce que l’enquête de la justice militaire est non seulement limitée sur deux provinces alors qu’il y en quatre qui sont concernées. Mais elle ne nous garantit pas quant à son indépendance », estime Georges Kapiamba, le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), l’une des organisations signataires de cet appel.
Et Georges Kapiamba ajoute que les ONG vont aussi enquêter sur ses violences, mais que leur pouvoir d’action est aujourd’hui limité : « Nous, nous allons mener notre enquête, mais qui va faire face à des limites compte tenu des contraintes sécuritaires dans la zone ? Donc si nous pouvions avoir la couverture de la sécurité de la Monusco [Forces des Nations unies en RDC], en ce moment-là nous pourrions y aller. Mais nous ne sommes pas certains que les gouvernements congolais puissent laisser la Monusco encadrer notre propre enquête. Voilà pourquoi nous pensons qu’il faudrait que la communauté internationale, principalement le Conseil de sécurité, exerce des pressions sur les autorités congolaises et envisage éventuellement d’appliquer des sanctions à ceux qui feront obstacle à ladite enquête internationale ».
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