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Camair-Co : la fausse solution de nouveaux dirigeants!

Une session extraordinaire du Conseil d’administration de la Cameroon Airlines Company (Camair Co) convoqué et tenu ce lundi 22 août a acté la désignation par l’Etat, actionnaire unique, de nouveaux responsables pour les organes sociaux que sont ce Conseil et la direction générale.

Le ministre délégué aux transports Oumarou Mefiro et l’actuel Directeur Régional pour le Sénégal et la Guinée (en Afrique de l’Ouest) de la compagnie « Emirates » Ernest Dikoum sont respectivement les nouveaux PCA et DG. Ernest Dikoum qui remplace Jean Paul Nana Sandjo (en place depuis un peu moins de deux ans) sera ainsi le 6e directeur général et 3e PCA depuis la création de cette compagnie il y à 11 ans. Autant dire une moyenne de 1,8 DG tous les deux ans. Une moyenne qui pourrai être encore plus faible si l’on considère la date du lancement effectif de la compagnie qui est l’année 2010. C’est exceptionnellement comme management instable pour une entreprise relevant de la loi de 1999 sur les entreprises publiques qui dispose que le mandat du directeur général des établissements publics commerciaux est de 3 ans renouvelables 2 fois soit 9 ans maximum. Et 3 ans deux fois soit 6 ans maximum pour les PCA.

Instabilité managériale caractéristique d’un projet non viable

Et l’on n’a pas besoin d’être un analyste économique particulièrement futé pour établir qu’au delà des hommes et femmes qui se succéderaient ainsi à la tête de cette entreprise connue comme étant un gouffre à sous publics, la Camair-co, comme la Camair à laquelle elle a succédé, ploierait en l’état sur un défaut structurel irrémédiable que même le plan de restructuration de FCFA 60 millards immédiat (365 milliards pour 5 ans selon Ecofin) attribué à Boieng Consulting – une prétendue filiale du constructeur américain d’avions Boieng – et validé par le gouvernement il y a bientôt un mois, ne marchera pas. A moins d’un miracle. Comme la plupart des entreprises public du secteur industriel et commercial, Camair-Co est le produit d’un système politico-institutionnel générateur de mauvais résultats. Du fait de son obsession exclusive à durer, l’État du Cameroun qui porte ce système ne priorise pas la performance publique comme matrice de sa gouvernance. Pour l’essentiel, ses responsables et principaux décideurs rusent. L’objectif central d’un tel système est simple: gagner du temps face aux Camerounais et/ou ses bailleurs de fonds multilatéraux totalement insatisfaits de ses pratiques.

Ainsi, quand Camair-co nait par décret présidentiel en septembre 2006, sur les cendres incandescendantes de la Camair dissoute et mise en liquidation, il est écrit noir sur blanc que c’est pour 6 mois renouvelables 1 fois soit au total 12 mois. Le temps ainsi que l’Etat propriétaire à 100% du capital social initial le cède à des opérateurs privés qualifiés.

11 ans après, alors même qu’on a eu pour premier PCA tout un premier ministre – Philémon Yang en personne -, personne ne semble plus se souvenir que cet État là n’avait pas – et n’a toujours pas – pour vocation de gérer permanement cette entreprise commerciale. Qui plus est, une entreprise évoluant dans un des secteurs d’activité le plus soumis à la concurrence internationale. Et plus, ce secteur est très exigeant en matière du respect des normes. Ce qui n’est pas le fort de notre système gouvernant.

Fixer un délai court de restructuration puis céder aux privés ou fermer!

De fait on pourra changer 100 fois des DG et PCA, tant que l’État dans sa nature actuelle s’y accroche rien de bien grand n’en sortirait. A défaut donc de changer de modèle économique de cette entreprise, le réalisme politique commande que l’État la dissolve. Tout simplement. En effet au moment où chaque Camerounais doté de bon sens le comprendrait aisément au regard même de la conjoncture nationale. En effet, outre ses obligations sociales régaliennes (Santé où la demande d’une couverture maladie universelle est désormais unanime et l’éducation de qualité pour sa jeunesse un permanent talon d’Achille) l’essentiel des ressources publiques sont – et doivent- de plus en plus être consacrées à la securité des biens et des personnes et la protection des FRONTIERES nationales – en attendant cette unité africaine appelée de tous nos vœux pour les abolir-, l’État ne peut plus trainer un tel boulet.

Même la prétention de quelques collaborateurs gouvernementaux excipant « une volonté déterminée » du président Biya de laisser une compagnie aérienne publique viable tel qu’il l’a héritée de son precedesseur ne peut plus convaincre personne de sérieux.

Alex Gustave AZEBAZE

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