Le Kényan que la Suisse voulait disqualifier en demi-finales a triomphé sur 400m haies.
C’est un improbable retournement de situation pour un improbable champion du monde. Devenu hier le premier Kényan titré sur 400m haies après sa victoire devant Denis Kudryatsev et Jeffery Gibson, Nicholas Bett avait failli être disqualifié en demi-finale par la Suisse. Le camp helvétique avait en effet déposé protêt en arguant que le hurdleur avait empiété sur le couloir intérieur, ce qui est formellement interdit. La Fédération suisse avait même constitué un dossier en espérant «sauver» Kariem Hussein (3e derrière Bett en demi-finales). Mais elle avait été désavouée par la Fédération internationale.
Réaction de Laurent Meuwly.
«J’ai regardé la course sans penser à cet épisode, confie Laurent Meuwly, le coach qui avait joint les images du Kényan flirtant avec la ligne au dossier de Swiss Athletics. Pour moi, à partir du moment où l’IAAF avait rendu son verdict, Bett avait respecté les règles. L’affaire était close. Ce que j’ai trouvé en revanche incroyable dans cette finale, c’est la victoire d’un athlète originaire du Kenya. Ce pays africain avait jusque-là l’habitude de s’illustrer dans les épreuves de demi-fond et de fond. Si il se met à briller sur 400m haies, ça promet pour les prochaines années!»
Nicholas Bett a ouvert la voie et souhaite désormais montrer le chemin à ses jeunes compatriotes. En conférence de presse, le champion du monde a dédié sa victoire à ses jumeaux, en espérant qu’elle suscite des vocations au pays. Comment pourrait-il en être autrement? Jeune (23 ans) et talentueux, Bett ne s’est pas contenté de triompher. Il a donné une dimension exceptionnelle à son titre en réalisant la meilleure performance mondiale de la saison (47 »79). Il a également explosé le record national, détenu jusque-là par Eric Keter en 48 »24.
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