Les Mondiaux de Pékin se sont conclus sur une petite sensation, avec l’émergence du Kenya et de la Jamaïque en tête du tableau des médailles (7 titres chacun) au terme de l’ultime journée à Pékin, devant les Etats-Unis (6 titres).
Les Américains se sont notamment fait battre dans le 4 x 400 m féminin, remporté par les surprenantes Jamaïcaines. Sur ce 4 x 400 m, de façon incompréhensible, le no 2 mondiale, l’Américaine, Francena McCorory, s’est fait dépasser au finish par l’«ancienne» Novlene Williams-Mills (33 ans). Avec encore Christine Day, Shericka Jackson et Stephanie Ann McPherson, la Jamaïque a gagné en 3’19 »13, devant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Les Etats-Unis, de justesse, ont gagné le 4 x 400 m masculin (2’57 »82), grâce à un excellent dernier relais de LaShawn Merritt, devant Trinidad et Tobago et la Grande-Bretagne. Mais ce fut leur seule médaille d’or de la journée.
Le Canadien Derek Drouin a remporté le «thriller» du concours de la hauteur. Trois hommes se sont retrouvés en tête ex aequo à 2m33 sans avoir raté une seule barre: Drouin, le Chinois Guowei Zhang et le tenant du titre Bohdan Bondarenko (Ukr). Un barrage fut nécessaire, les trois athlètes obtenant chacun un quatrième essai pour tenter de franchir 2m36. Ils ont échoué de peu, et le barrage s’est poursuivi avec une barre posée cette fois plus bas, à 2m34. Drouin, un des plus fins techniciens du plateau, fut le seul à la maîtriser et décroche l’or, apportant une huitième médaille à son pays à ces joutes (deux d’or). Zhang et Bondarenko se partagent la médaille d’argent.
Le triplé de Kiprop
Le plus élégant des coureurs a gagné sur 1500 m. Le Kényan Asbel Kiprop a débordé dans la dernière ligne droite le champion olympique algérien Taoufik Makhloufi, qui avait posé «une mine» à 180 m de l’arrivée dans l’idée de refaire le coup des JO de Londres. Mais cette fois, il échoue au pied du podium (4e). Kiprop, sans crier gare, se forge un palmarès extraordinaire: trois titres mondiaux consécutifs sur la distance, plus sa médaille d’or olympique en 2008. Le longiligne Kényan, droit comme un «i», s’est imposé en 3’34 »40 devant son compatriote Elijah Managoi (3’34 »63) et le Marocain Abdalaati Iguider (3’34 »67).
Il rejoint dans les annales l’Algérien Noureddine Morceli (trois titres entre 1991 et 1995) mais reste à une longueur du Marocain Hicham El Guerrouj, quatre fois victorieux de 1997 à 2003.
Genzebe Dibaba a échoué dans sa tentative de devenir la première femme à réaliser le doublé 1500-5000 m aux Mondiaux. Cinq jours après sa victoire sur la plus courte distance, elle s’est fait nettement décrocher, à trois tours et demi de la fin du 5000 m, par sa compatriote Almaz Ayana. Médaillée de bronze en 2013, cette dernière s’est envolée vers un succès indiscutable, en 14’26 »83. «Après ma victoire sur 1500 m, j’ai ressenti une blessure au pied, et cette course fut vraiment dure», a déclaré Dibaba.
Le chrono d’Almaz Ayana est vraiment épatant vu le temps de passage très modeste (6’06) après 2 km. La course toute en progression et le final dévastateur d’Ayana laissent supposer que celle-ci a les moyens dans un proche avenir de battre le record du monde de Tirunesh Dibaba (14’11 »15).
Peu connue malgré sa 3e place sur la distance aux Mondiaux 2013, la très pieuse Ayana emmène à Pékin un triplé éthiopien, devant Senbere Teferi (14’44 »07) et Genzebe Dibaba (14’44 »14). Cette dernière a subi là sa première défaite de la saison.
L’Allemande Kathrina Molitor a joué les trouble-fête au javelot. Dans un stade qui n’avait d’yeux que pour Lyu Huihui, en tête après cinq essais, Molitor a soufflé la victoire à la Chinoise à son dernier jet, avec 67m69. Elle pulvérise son record et gagne non seulement son premier titre international, mais aussi sa première médaille. Lyu finit 2e (66m13) et la Sud-Africaine Sunette Viljoen 3e (65m79).
(ats)
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