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Le directeur de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers estime que l’intégration de Crédit Suisse et d’UBS prendra «plusieurs années».
Le directeur de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, la FINMA, s’est dit convaincu, mercredi, que le rachat de Crédit Suisse par UBS sera bien finalisé, mais a souligné que l’intégration des deux géants bancaires mariés dans l’urgence sera «une tâche herculéenne». Urban Angehrn et la présidente du conseil d’administration de la FINMA, Marlene Amstad, ont aussi longuement expliqué la gravité de la situation qui a mené au rachat, le 19 mars, du No 2 bancaire suisse par le No 1, au terme d’une opération de sauvetage «historique».
Tous deux ont insisté, comme l’avait fait le Conseil fédéral à l’annonce du deal de la dernière chance, qu’il n’y avait pas d’autre solution pour éviter une catastrophe pour la place financière suisse. «J’ai toute confiance que le projet va être finalisé», a expliqué Urban Angehrn, lors d’une conférence de presse, expliquant toutefois qu’il y avait «encore beaucoup de travail».
Dans l’attente du feu vert de Washington et Londres
Avant de devenir une méga-banque, UBS et Crédit Suisse ont encore besoin de l’aval des autorités américaines et du Royaume-Uni. Là aussi Urban Angehrn a estimé que les deux établissements obtiendront le feu vert pour leur rapprochement.
«La difficulté est de rapprocher deux banques, les systèmes, la comptabilité, les employés, mais aussi, à moyen terme, de transformer deux cultures d’entreprise très différentes en une seule.»
Urban Angehrn, directeur de la FINMA
Mais après la finalisation, viendra l’intégration des deux banques. «C’est une tâche herculéenne qui va prendre plusieurs années», a expliqué le responsable, soulignant la difficulté «de rapprocher deux banques, les systèmes, la comptabilité, les employés, mais aussi, à moyen terme, de transformer deux cultures d’entreprise très différentes en une seule». D’autant qu’une culture toxique du risque et d’un manque de contrôle est souvent avancée comme explication à la chute de Crédit Suisse, miné par des scandales à répétition.
Permis de sanctionner
La surveillance de la nouvelle méga-banque sera «une priorité absolue», ont assuré les deux responsables. Pour mieux faire son travail, la FINMA souhaite aussi davantage de compétences, notamment en matière de sanctions. Qu’elle ne puisse pas infliger d’amendes est une exception parmi les places financières, a souligné Marlene Amstad.
Elle ajoute qu’en tant qu’autorité de surveillance, la FINMA s’occupe depuis un certain temps déjà de Crédit Suisse et qu’elle a publié six procédures d’exécution contre la banque, ce qui en soi est déjà exceptionnel.
UBS assure à ses actionnaires que le rachat était le bon choix
Les dirigeants d’UBS ont affirmé mercredi à leurs actionnaires que le rachat hâtivement arrangé de Crédit Suisse était une «tâche herculéenne» pleine de risques, mais que c’était la bonne décision à prendre.
Le président de la première banque de Suisse, Colm Kelleher, a dit «comprendre» que tous les actionnaires ne soient «pas contents». Mais «je suis convaincu que nous avons fait le bon choix», a-t-il assuré lors de l’assemblée générale annuelle à Bâle.
L’assemblée d’UBS s’est tenue dans une atmosphère beaucoup plus calme que celle de Crédit Suisse mardi, où les actionnaires avaient clamé leur colère pendant cinq heures. Les actionnaires ont largement renouvelé leur confiance au président de la banque, réélu avec 89,8% des voix.(AFP)
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