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Sur la route des chefferies du Cameroun: lettre du Conseil des Camerounais de la Diaspora au Président Français

SON EXCELLENCE EMMANUEL MACRON

Objet: Demande d’une  prise de position sans équivoque

Excellence Monsieur le Président,

Nous, la Diaspora Camerounaise Combattante des Libertés, avons pris acte de l’initiative de certains responsables de l’administration française, de nous accorder une petite tribune lors de la cérémonie de clôture de l’Exposition baptisée  » Sur la route des chefferies du Cameroun » à l’espace Cardin sis au 01 Avenue Gabriel Paris 8, afin que, de façon beaucoup plus apaisée, nous exprimions nos revendications et les raisons pertinentes de notre ras-le-bol permanent en diaspora. Soit dit en passant, nous ne sommes que la bouche des malheurs d’un peuple qui, du fait de la dictature rampante et séculaire devenue normale au Cameroun, n’a plus de bouche, souffre donc en silence et peine finalement à faire entendre son mal-être profond.

Qu’il nous soit permis de leur -vos subordonnés de l’administration- savoir gré de nous avoir donné l’opportunité de dire, à haute et intelligible voix, les fondements de notre indignation!

Monsieur le Président, il n’en demeure pas moins que «l’exploit» réalisé par vos agents de l’Etat qui ont réussi à préserver la quiétude des invités y compris celle des chefs traditionnels et le bon déroulement de cette cérémonie de clôture nous laisse encore plus dubitatifs qu’admiratifs.

Si nous pouvons nous féliciter du fait que vos subordonnés aient compris l’efficacité du dialogue comme instrument de construction et de préservation de la paix, la concorde et l’harmonie, il y a tout de même lieu, pour la Diaspora Camerounaise Combattante des Libertés, d’observer que du haut de votre position d’interlocuteur privilégié de Monsieur le dictateur Paul Biya, vous en pouvez encore beaucoup plus. En tant que représentant suprême et Président  de la France, pays qui incarne les droits de l’homme et qui, en plus, est ancienne puissance tutélaire du Cameroun, il se trouve que vous ne prenez pas suffisamment vos responsabilités pour faire entendre raison au dictateur notoire qu’est Monsieur Paul Biya, alors même que dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, les morts consécutifs à la guerre fratricide qui y a pignon sur rue se comptent par milliers. Dans le même temps, les prisonniers politiques, totalement innocents par ailleurs, continuent de pulluler dans les prisons infectes du Cameroun, au seul motif qu’ils ont, les mains nues, voulu faire des marches pacifiques pour exiger ; la fin de cette sale guerre, un dialogue politique inclusif, la révision de la forme de l’État et l’instauration d’un État de droit. Paradoxalement, de nombreux adeptes de détournements de deniers publics, protégés par des lois à tête chercheuse, jouissent tranquillement de leur liberté.

Excellence Monsieur Président,

C’est à se demander si vous, partenaire de premier ordre du Cameroun, ne vous êtes pas aussi heurté à  l’entêtement de ce président qui n’écoute que la voix des armes, précurseur de la dictature et de l’obscurantisme. Penser que vous ne faites absolument rien pour l’amener à être plus respectueux de son peuple serait faire injure à votre intelligence dont nous n’avons aucune bonne raison de douter. Nous vous en serions reconnaissants de le dire sans équivoque pour que, face à l’histoire, vos responsabilités et celles de la France soient entièrement dégagées dans ce qui s’apparente aujourd’hui à un génocide ou, à tout le mieux, à une hécatombe historique. C’est ce que les États-Unis d’Amérique essayent tout de même de faire avec courage. Votre éternel silence pourrait nous amener à donner raison à une certaine opinion qui est convaincue que la France, fort de ses intérêts et desseins inavoués, protège Monsieur le dictateur Paul Biya et s’inscrit ipso facto dans la logique du laisser-faire et du pourrissement à outrance, pour ainsi voir le Cameroun se désagréger complètement. Et que ce choix serait une technique pour nous empêcher de demander un inventaire de votre coopération postcoloniale ou post-tutélaire, et brouiller tranquillement les pistes qui pourraient nous permettre d’en arriver à un Cameroun nouveau qui s’inscrirait résolument à  l’école de la démocratie et de la prospérité, tout en étant exigeante dans les nouvelles formes de coopération fifty-fifty.

Quoi qu’il en soit, Monsieur le Président, l’histoire saura innocenter ou alors incriminer votre pays et vous-même, en fonction des initiatives que vous voudriez bien prendre au Cameroun pour accompagner le peuple vers une sortie de  prise d’otage organisée par une autocratie qui ne s’apparente à aucune autre à travers la planète. À vous donc de nous dire quelle est votre préférence. Le triomphe de notre patrie le Cameroun, à court, moyen ou long terme étant désormais rendu inéluctable !

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

Bien cordialement

Fait à  Berlin, Bruxelles, Genève, Helsinki, Londres, Madrid, Paris, Rome, Washington, le 22 juillet 2022

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