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L’Etat du Cameroun face à la diversité

XI.2.1. MUSELLEMENT ET NEGOCIATION

Confrontés à la gestion de la diversité ethnique dans leur pratique quotidienne du pouvoir, les responsables politiques du Cameroun ont pensé le résoudre suivant deux stratégies en apparence opposées, mais en fait complémentaires.

La stratégie de musellement : Dans un premier temps, les pouvoirs publics opteront pour un musèlement des Communautés dans le cadre d’un parti unique, présenté comme le « creuset de l’unité nationale » et un Etat extrêmement centralisé et particulièrement hostile à l’expression publique des communautés. L’unité nationale constitue l’essentiel du discours politique et se fonde sur le rappel incessant, voire obsessionnel de la nécessité de dépasser le fait ethnique en plaçant la Nation au-dessus de toutes les contingences.
Le choix des dirigeants fut guidé par de multiples raisons. Sur le plan local, on peut citer des contraintes opérationnelles : à l’indépendance, le niveau intellectuel était trop faible, les réseaux de communication inexistants et les tribus restaient encore trop vivantes, trop repliées sur elles-mêmes, plombées sur des arrogances locales et de défi au nouvel Etat. Les peuples regroupés par le pouvoir colonial n’avaient pas encore le vécu d’une Nation propre et pour l’autorité, le seul moyen d’avancer était de neutraliser par la force ces tendances centrifuges.
D’autres raisons relèvent de la psychologie. En fait, l’élite africaine assimilait le fait tribal à un ulcère qu’il fallait soigneusement dissimuler, au risque de conforter l’image des Nations éclatées, justifiant rétroactivement la colonisation dont l’un des arguments était d’avoir mis fin à d’incessants conflits tribaux. Du reste, aucune réflexion n’avait été menée sur des institutions adéquates qui auraient dû s’appliquer à des pays indépendants présentant une configuration humaine aussi dispersée. L’absence d’un tel modèle a naturellement conduit à la logique du moindre effort, consistant notamment à reprendre le système colonial qui avait si bien réussi à maintenir ces tribus indépendantes sous une même autorité contre leur volonté, tout en le nettoyant des aspects racistes, mais en en durcissant la férocité. Une démarche par ailleurs plus conforme à la formation de l’élite locale, formatée pour l’essentiel dans le centralisme jacobin et incapable d’imaginer d’autre forme d’organisation que l’Etat central et exclusif.
Les arguments locaux favorables à un Etat centralisé et un pouvoir autoritaire étaient confortés par l’ambiance de Guerre Froide qui opposait le communisme au capitalisme. Chaque bloc maintenait son camp à travers des pouvoirs locaux qu’ils avaient placés ou aidés à se maintenir par des voies de force, muselant toute initiative susceptible de les mettre en échec et basculer le système dans l’autre camp. Le camp communiste maintenait l’unité en raison même de sa nature de « dictature du prolétariat », et d’une idéologie matérialiste et internationaliste dont le fait ethnique était le premier ennemi déclaré. Pour le camp capitaliste, il fallait étouffer toute possibilité d’expression populaire qui aurait immanquablement choisi le socialisme non seulement par hostilité au capitalisme, volontiers assimilé à la colonisation, mais aussi à cause de l’attraction irrésistible du socialisme pour les populations locales très pauvres et de tradition communautariste, sans compter l’action prosélyte des intellectuels et des révolutionnaires locaux.
L’accumulation de tous ces facteurs présents dans la majorité d’anciennes colonies les poussera tous à adopter un système autoritaire, plus ou moins mâtiné d’une démocratie fictive et des scores à la soviétique. Même les anciennes colonies anglaises, sensées être gérées sur un modèle plus décentralisé n’échapperont pas à cette tendance universelle.
Au Cameroun, les pouvoirs publics déploieront un trésor d’imagination pour contourner les redoutables difficultés posées par l’association des deux Cameroun en 1961 et réussiront, par la ruse, la séduction et la pression, à les fusionner dans un système politiquement et institutionnellement monolithique.

2. La stratégie de négociation : malgré sa nature répressive, le dispositif gouvernant aura toujours la conscience d’une impossibilité opérationnelle d’une gouvernance publique ne prenant pas la diversité ethnique comme un paramètre central. Certainement par stratégie, les pouvoirs publics la valoriseront même dans cette expression consacrée des Préambules des Constitutions successives : « Le peuple camerounais, fier de sa diversité, affirme sa volonté inébranlable de construire la patrie camerounaise sur l’idéal de fraternité et de progrès ».
L’évocation solennelle d’une diversité considérée comme une inestimable richesse ne sera cependant jamais explicitée dans les articles de la Constitution et n’orientera pas sa structuration. Tous les textes et les discours qui en dérivent ne nieront pas ces différences, mais privilégieront l’unité, suivant le principe qu’on est d’abord Camerounais avant d’être de sa tribu.
Pendant longtemps, le seul texte juridique représentant un mécanisme de gestion de la diversité est le décret sur l’équilibre régional dont nous parlerons au prochain chapitre et dont on retrouve un grand nombre d’ersatz dans les arrêtés, les circulaires ou les orientations politiques instruisant le respect de la diversité sociologique chaque fois qu’un avantage public est en jeu. Les évolutions récentes de la Constitution ont marqué une inflexion et la diversité a pu s’intégrer explicitement dans la loi fondamentale, avec l’apparition des concepts jusque-là tabous de minorités, autochtones et allogènes, mais aussi, sous la forme médiate de la décentralisation, la situation particulière des minorités, et dans.
Cette réserve dans les textes n’empêchera cependant pas un souci permanent d’éviter tout irrédentisme par une distribution relativement équitable des avantages liés à l’Etat, politique qui se présentera sous la forme du développement équilibré des régions ou de l’équilibre régional.
La mise en œuvre de cette démarche aurait cependant achoppé sur l’extrême multiplicité des communautés, mais les pouvoirs publics trouveront l’habile solution de la territorialisation, autrement dit, la substitution aux communautés organiques par le territoire qu’ils habitent. La technique consistera à recouper autant que possible le territoire en communautés relativement homogènes tout en respectant les contraintes de taille, puis à leur attribuer un nom détribalisé tiré d’une montagne ou des fleuves. De fait, la constitution des circonscriptions administratives n’a jamais été ethniquement neutre : que ce soit les anciennes inspections fédérales devenues plus tard provinces et puis régions, que ce soit les départements, arrondissements, districts ou communes, toutes ces divisions ont toujours été configurées pour intégrer la meilleure homogénéité tribale possible, dans la contrainte des dimensions spatiales et géographiques raisonnables.
Tous les problèmes n’étaient pas résolus pour autant : les populations encapsulées dans une même circonscription avaient souvent des hétérogénéités qui pouvaient pénaliser tel ou tel segment, mais pas avec la même intensité que des communautés appartenant à des aires géographiques et anthropologiques différents. De plus, un déséquilibre intérieur portant sur un segment de la circonscription confinait la frustration en son sein, et évitait qu’une région importante ne s’oppose à l’Etat du fait de sa mauvaise représentativité.
A travers la territorialisation de la diversité, l’Etat peut ainsi gérer cette diversité en substituant au fait ethnique le fait géographique politiquement moins explosif.

XI.I.2. GESTION DES AVANTAGES PUBLICS

L’Etat qui vient s’imposer aux diverses communautés apportent des séductions nouvelles, comprenant des métiers nouveaux, une autorité nouvelle, et des biens et services modernes créés par le Blanc qui exercent une puissante séduction sur toute la population. Le système productif créé par la colonisation ne produit rien lui-même, mais va avoir accès à ces biens par les produits d’exportation dont les revenus seront, pour l’essentiel, capturés par l’Etat. Cette situation crée une ambiance qui va alimenter la compétition entre les divers segments communautaires sur quatre enjeux essentiels : l’emploi public, les infrastructures, les positions de pouvoir et les rentes économiques.

1. L’Emploi : la construction de l’Etat, la scolarisation et l’insertion de l’Afrique à l’économie internationale a créé le besoin de nouveaux types d’emplois, modernes et bien payés, de faible pénibilité et surtout, pourvoyeur de gros revenus qui permettent l’accès aux commodités modernes. Ce profil de consommation, profondément antagonique anciens modes de vie ruraux et simples, s’exprime désormais en belles maisons, en véhicules ou en costumes, mais aussi en accès à l’électricité ou au téléphone, et c’est à travers l’emploi et le revenu qu’il procure qu’on les acquiert. L’aspiration universelle à ces modes évolués de consommation qu’on retrouve de manière ubiquitaire dans tous les peuples de la terre et a fortiori, auprès des Communautés camerounaises, entraînera une compétition d’autant plus vive que la nature occluse du système productif ne permettra pas une absorption suffisante la demande de tels emplois, demande alimentée par la démographie galopante et la scolarisation accélérée.
Cette intensification de la compétition va entraîner un processus de communautarisation de l’emploi qui s’exprimera de manière différente suivant qu’on se situe dans le secteur privé ou le secteur public. Dans le privé, elle va pousser à un quasi-confinement de l’emploi à l’intérieur du cercle communautaire, sous la pression de la tribu imposant à ses promoteurs de garantir un accès privilégié des emplois aux siens. Et cette pression sera si forte que le promoteur s’obligera d’y céder, jusqu’au maximum que permettent le fonctionnement et la survie de l’entreprise. Les « étrangers » ne seront acceptés que dans la mesure de leur stricte nécessité, soit pour des raisons techniques, soit pour des besoins d’affichage lorsque l’entreprise exerce hors du territoire communautaire, dans le but d’atténuer l’effet-ghetto.
Dans le secteur public, la communautarisation s’exprimera par des réclamations pressantes adressées à l’Etat de respecter au moins la proportion idoine qui lui revient dans les recrutements aux emplois publics. Tout recrutement est alors scruté à la loupe, et les proportions sont vite établies, les éventuelles réclamations vite faites.
De tels comportements trouvent leur justification dans la conscience assez vive que l’Etat, créature coloniale dont l’origine est extérieure aux communautés camerounaises, doit appartenir à tous dans les mêmes termes et qu’en conséquence, aucune communauté n’a le droit d’en confisquer les emplois. De ce point de vue, il faut dire que les Communautés ont une perception assez spécifique de l’emploi public : un fonctionnaire est, certes, un acteur de développement pour la Nation toute entière qu’il sert à travers l’Etat, mais il est aussi une source de revenus et de pouvoir de sa Communauté, et c’est d’ailleurs cette perception qui y est nettement plus prégnante. Un enfant qui passe le concours de l’ENAM n’est pas jugé dans sa communauté par ses futures performances en tant que serviteur de la Nation camerounaise ; pour elle, c nouvel emploi est simplement une conquête au cours d’une âpre compétition avec les autres communautés, et en même temps, une source de revenus réels, d pouvoir et de capacité de protection des siens. Et si les populations perçoivent l’action de l’Etat à travers les infrastructures réalisées par l’Etat, ils la perçoivent aussi, peut-être de manière plus intense, à travers le placement de leurs enfants, les belles maisons qu’ils construisent dans leurs villages et l’argent qu’ils leur envoient, car pour la majorité des communautés camerounaises, la principale source de revenus de transferts est bien le revenu des agents publics.
Nous voyons ici un exemple de processus de communautarisation, c’est-à-dire, de mutation d’un problème privé en un problème communautaire. Le candidat qui présente un concours n’a pas été mandaté par sa communauté et lui-même n’a pas en tête d’en être un quelconque représentant dans une compétition. Bien plus, il peut même arriver que de par son parcours dans la vie, il n’ait même pas conscience de tels problèmes. Le résultat qu’il obtient lui appartient en propre. Pourtant, si tous les ressortissants de la communauté échouent, ce que les autres Camerounais appellent « compétence » sera assimilée à une « exclusion » : par le biais de la communautarisation des échecs, la Communauté non représentée s’estimera exclue et réduira l’Etat à un instrument d’oppression et de colonisation interne par les autres.

2. Les infrastructures sociales : le second enjeu qui cristallisera les tensions entre les Communautés regroupe les infrastructures et les équipements sociaux. Le désir partagé d’avoir accès à des infrastructures de commodité et de développement social et d’être articulé aux divers réseaux (routier, électrique, téléphonique) suscite des impatiences qui mettent l’Etat à dure épreuve et à des arbitrages difficiles.
Ici, l’Etat ne peut utiliser avec la même aisance les techniques de partage de l’emploi, en raison d’une plus grande prégnance des contraintes techniques et économiques. Outre les limitations liées au financement, la construction des infrastructures requiert un déploiement dans le temps et les régions en ayant bénéficié en premier lieu peuvent apparaître comme privilégiées. C’est le cas d’une route qui ne peut couvrir tout le Cameroun qu’en allant d’une région à l’autre, et on comprend bien que les dernières servies aient tendance à manifester de l’impatience. A cette contrainte technique s’ajouteront les besoins d’optimisation du système productif. En effet, il est souvent plus raisonnable et économiquement plus bénéfique de concentrer les équipements dans une zone de forte productivité, de manière à dégager plus facilement de ressources qu’on pourrait déployer ailleurs, mais le risque d’interpréter un tel choix comme un privilège indu est important.
Toute cette pression pousse l’Etat à disperser son action, dans une logique de saupoudrage contraire à l’efficacité opérationnelle de l’investissement public. La situation sera aggravée dans un environnement démocratique où les responsables doivent sacrifier l’efficacité aux préoccupations politiciennes.

3. Les positions de pouvoir : la centralisation excessive du pouvoir fera de l’Etat non seulement la seule source de pouvoir légitime, à travers lequel sont distribués d’importants privilèges, mais aussi le principal mécanisme de distribution des investissements publics, des postes administratifs, de la protection de la communauté contre les abus de l’Etat et des positions de rente. Dans un environnement pauvre, placer les siens dans les centres de décision rassure chaque communauté que ses intérêts seront mieux pris en compte et, on comprend bien qu’un pouvoir aussi exorbitant suscite une focalisation extrême des divers segments sociologiques et une impérieuse envie d’y mettre la main.
L’Etat adoptera une démarche relativement proche à celle de l’équilibre régional, en distribuant de manière plus ou moins équitable des postes de pouvoir, à une échelle qui limite le sentiment de marginalisation de chaque communauté. Les hauts postes protocolaires seront répartis entre les grandes zones anthropologiques, linguistiques et religieuses. Les postes de Chef de l’Etat, de Premier Ministre et les divers Présidents de l’Assemblée Nationale, du Sénat, du Conseil Economique et Social et de la Cour Suprême dessineront les grandes partitions du Cameroun : religieuse avec musulmans et chrétiens, linguistique avec Francophones et Anglophones, anthropologiques avec Bantous, Semi-Bantous, Kirdis et Soudanais, régional avec le Grand Nord, le Grand Sud, le Grand Littoral et le Grand-ouest.
A l’échelle plus basse des régions ou des départements, ce souci de représentativité couvrira le partage des postes ministériels, éventuellement renforcés par d’autres postes de prestige, comme les Directeurs Généraux d’entreprises publiques. On la retrouvera même dans les nominations aux diverses administrations, à travers le nécessaire visa de la haute hiérarchie, dont le but essentiel est de vérifier si ces nominations ont respecté les « grands équilibres »…
Le souci de la représentation équitable portera également dans les listes présentés par les partis aux diverses élections municipales, législatives et sénatoriales, avec des dispositions obligeant à la prise en compte de la composition sociologique.

4. Les positions de rente : les positions de rente désignent un certain nombre d’avantages, marqués par des licences et des autorisations dans des domaines où l’entrée est régulée par la loi. Il s’agit des licences d’exportation, des licences d’exploitation du bois, des droits d’approvisionnement dans certaines grandes entreprises, des droits d’installation dans les marchés, etc. Quoique moins visibles, cet enjeu peut devenir critique dans certaines circonstances.

XI.I.2. GESTION DE L’XPRESSION POLITIQUE

Les enjeux ainsi identifiés constituent des pôles autour desquels se coaguleront les tensions communautaires au niveau de l’Etat. Elles s’exprimeront alors de manière particulièrement intense lors des suffrages, où le débat portera moins sur les programmes que sur les hommes et les liens affectifs qu’on a vis-à-vis d’eux ou auxquels on s’identifie.
En situation de parti unique, les choses sont simples : le parti impose des candidats que tout le monde doit choisir, l’avis de l’électeur ne comptant guère. La démocratisation viendra lever cette contrainte, et le problème tribal va ressurgir, révélant deux menaces essentielles : le risque de fracture et le risque statistique.
Dans un pays pauvre et segmentaire, le pouvoir d’Etat représente un pole qui coagule toutes les attractions, imposant aux divers suffrages un contenu intrinsèquement communautaire. La conséquence est qu’en découpant des régions ethniques, les résultats du suffrage libre confortent aussi des divisions et les renforcent. Lorsqu’un candidat obtient 100% dans une Région et 0% dans une autre, alors que son rival obtient exactement le résultat inverse, la situation exprime moins un jeu démocratique qu’un rapport de forces démographiques potentiellement dangereux entre les tribus. Le groupe le plus nombreux imposera sa loi, non du fait d’une vision idéologique propre à la démocratie, mais du simple fait de son nombre, une hégémonie numérique que les groupes minoritaires percevront très mal et pourrait les pousser à répliquer en altérant les règles du jeu et en imposant d’autres instruments hégémoniques comme la force militaire. En fait, une telle situation cristallise les divisions et les rend âpres, en développant dans la Communauté vaincue la haine et le sentiment de revanche.
Ce risque de fracture peut s’amplifier du risque statistique, tout autant redoutable et qui s’exprime par la contestation récurrente des résultats des élections. Le risque statistique caractérise une situation dans laquelle deux candidats obtiennent un nombre de voies très proches et qui se situent dans une zone d’incertitude où quelques erreurs ou quelques manipulations sont de nature à renverser les résultats. Ce risque réside dans le faible développement de l’outil statistique dans les pays africains dont la marge d’erreur est si importante que la victoire d’un candidat n’est certaine que si elle est trop ample.
A contrario, lorsque les résultats restent très proches, par exemple, lorsqu’ils présentent 52% pour le premier et 48% pour le second, il est tentant pour le perdant, surtout lorsqu’il dispose de moins d’emprise sur le processus électoral, de dénoncer des tricheries de la part de son rival. Le candidat convaincu de sa victoire la défend au mépris des décisions des institutions, délégitimées à ses yeux par leur caractère partial et qu’il soupçonne d’avoir artificiellement fabriqué la victoire de son adversaire. Et la situation sera d’autant plus grave que les enjeux eux-mêmes sont importants et que la bataille est fortement tribalisée.
Dans bien des cas, cette contestation peut aller jusqu’à des troubles civils, voire des conflits meurtriers, comme le témoignent les guerres postélectorales au Kenya et en Côte-d’Ivoire. Le Cameroun y a échappé de peu lors de l’élection présidentielle de 1994, avec la contestation de la victoire de Paul Biya par son rival John Fru Ndi. Le pouvoir dut imposer la paix par des mesures draconiennes de sécurité et de musellement de l’opposition.
Le risque statistique pousse les pouvoirs en place qui veulent perdurer à altérer le processus électoral, de manière à dégager une majorité si forte que l’ampleur de leur victoire dissuade toute contestation.

Texte tiré de l’ouvrage inédit de nti Dieudonné ESSOMBA :
« Le VADMEKUM, Construire le Cameroun avec le Cameroun »

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