Caracolas. Centre de Malabo, nous sommes non loin du palais présidentiel, un mardi matin, il est 10h
Une dizaine de personnes armées chacun de documents de transfert d’argent et de l’autorisation de transfert d’argent.
Ce dernier document est délivré par le ministère des finances contre le payement de la somme de 5000 FCFA (environ 7 euros), représentant les frais de taxe. Ils sont ici pour effectuer des transferts vers des pays étrangers. La plupart vers l’Espagne. José Bayo, essaye d’envoyer la somme de 3 millions à ses enfants résident à Madrid. Il n’y parvient pas parce que selon lui, « il y a de la mauvaise foi ici. L’agent qui nous reçoit nous dit juste que c’est une loi de la cemac, on ne peut plus envoyer plus d’un million. Elle ne précise même pas le comment et le pourquoi » s’insurge José Bayo.
Caracolas, c’est le quartier qui abrite la plupart des banques et opérateur de transfert internationaux de la Guinée Équatoriale. Nous sommes à Malabo, la capitale. Depuis le 28 juin, les envois d’argent à l’international via Western Union, Money gram et bien d’autres opérateurs sont réduits sur le territoire équato-guinéen. Seuls les retraits d’argent ne bénéficient pas de cette restriction.
De nombreux usagers ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cas de Ela Ondo Asumu un étudiant. Il avoue avoir fait la mauvaise découverte il y a quelques jours seulement « J’avais été admis dans une université en Espagne. Et il me fallait verser la première partie des frais de scolarité. Alors, je me suis rendu dans des établissements agréés pour le transfert d’argent via Western union. Mais, une fois arrivé, j’ai appris à mes dépens que les envois d’argent à l’international ne se limitaient qu’à un montant d’un million de fcfa (environ 1500 euros) », raconte-t-il. Mais, non convaincu par ces allégations, ce dernier décide de se rendre dans plusieurs autres lieux de transfert d’argent où il reçoit la même information. « La réponse était la même. Pas d’envoi d’argent de plus d’un million par jour. Je ne savais vraiment pas quoi faire car, le délai arrivait à expiration ce jour là. Et le transfert pour moi était le seul moyen pour m’acquitter rapidement de ces frais », poursuit-il. Dieudonné Mbandou, commerçant a également été victime de cette restriction. «J’avais une transaction à faire. Notamment, payer un fournisseur avec qui je commençais à peine à traiter. Il était question que je lui envoie rapidement de l’argent pour qu’il m’envoie la marchandise. Malheureusement, je n’ai pas pu lui envoyer l’argent dans les délais parce que les envois d’argent étaient réduits», affirme-t-il.
Cependant, «quand j’ai constaté que je ne pouvais pas envoyer cet argent via les structures de transfert d’argent à l’international, j’ai contacté un de mes proches en Europe qui a géré directement cette transaction, avec quelques jours de retard. Ce qui a eu un impact sur mes activités», poursuit-il.
Virement
Il faut dire que depuis que les partenaires Western union, Money Gram et d’autres opérateurs que sont les banques sont frappé par cette mesure en Guinée Équatoriale, c’est chacun qui met sur pied sa stratégie pour envoyer de l’argent à l’extérieur. « Plusieurs personnes utilisent les réseaux parallèles et informels pour faire leurs transactions. Les commerçants utilisent en majorité des réseaux parallèles pour leurs transactions », explique un spécialiste du secteur financier qui a requis l’anonymat.
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