La famille Kadji Defosso a confirmé tôt ce matin la nouvelle du décès de son chef et patriarche Joseph Kadji Defosso.
L’industriel et bâtisseur infatigable s’en est allé cette nuit. Âgé d’environ 95 ans – il était né selon sa biographie officielle vers 1923 -, l’originaire de Bana la région Ouest du Cameroun, s’était lancé dans les affaires très jeune. Notamment en commençant les petits métiers de commerce au détail à Douala au début des années 50. Puis l’exploitation des salles de cinéma dans les grandes villes du Cameroun dont la plus connue était le Cinéma « Capitole » à Yaounde. Sa plus grande oeuvre économique restera néanmoins la création en 1972 de l’Union Camerounaise des Brasseries (UCB, No3 sur le marché local après le groupe Sabc et Diageo qui exploite la marque Guiness) qui est aujourd’hui la seule entité brassicole à capitaux camerounais. Elle produit 3 marques de bieres ainsi que que la marque de boissons gazeuses Special ainsi que l’eau minerale Madiba. Ce bâtisseur patriote a aussi investi dans le secteur de l’industrie chimique (production de matières plastiques) ainsi que l’agro-industrie, l’hotellerie et l’immobilier; l’assurance et le transit maritime. N’est pas en reste le secteur de la formation de la jeunesse sportive avec le KSA. Créée en 1995, cette dernière a vu passer, entre autres, le footballeur international Samuel Eto’o Fils. Selon un classement Forbes 2017, celui qui fut Maire de la Commune rurale de Bana était avec quelques 200 millions $US la 6ème fortune camerounaise. Selon toute vraisemblance, son important héritage industriel est entrede bonnes mains. Depuis une bonne dizaine d’années ses enfants étaient impliqués à un très haut niveau dans la gestion quotidienne et stratégique du groupe éponyme. Les plus connus sont ainsi Gilbert, Patrice, Nicole Et Josette. Cette dernière, avocate de son état, s’est rendu célèbre en assurant la défense de l’ancien président Gbagbo ainsi que certains de ses soutiens dans les procédures liées à la crise post-électorale de 2011. Nous saluons l’oeuvre et la mémoire d’un patriarche authentiquement africain. Une indication? Au moment où les privilégiés camerounais – dont le président Biya, l’ancien premier ministre Sadou Hayatou et pis encore le ministre de la santé André Mama Fouda choisissent les hôpitaux européens pour leur soins – en Suisse notamment ces jours-ci – c’est en terre africaine, à Johannesburg qu’il s’est éteint après une longue maladie.
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