S\u00e9cheresse en Afrique du Sud, inondations en Afrique de l’Est, baisse des denr\u00e9es alimentaires : on le sait, l’ann\u00e9e 2015 a \u00e9t\u00e9 la plus chaude pour toute la plan\u00e8te. Qu’en est-il pour l’Afrique ?<\/p>\n
2015 a \u00e9t\u00e9 l’ann\u00e9e la plus chaude jamais enregistr\u00e9e depuis que l’on effectue des relev\u00e9s m\u00e9t\u00e9orologiques, selon les chiffres publi\u00e9s le 19 janvier par le gouvernement am\u00e9ricain. Sur les douze mois de l’ann\u00e9e 2015, dix ont battu des records de temp\u00e9ratures mensuels. Ces records s’expliquent par le r\u00e9chauffement climatique caus\u00e9 par l’homme mais aussi par le ph\u00e9nom\u00e8ne naturel d’El Ni\u00f1o. Ce courant d’eau chaude au large de l’Afrique du Sud r\u00e9chauffe la terre et participe au d\u00e9r\u00e8glement du climat mondial. Qu’observe-t-on en Afrique ? Et que pr\u00e9voient les m\u00e9t\u00e9orologues pour 2016 ?<\/p>\n
Inondations et ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire en Afrique de l’Est<\/strong> Record de chaleur en Afrique australe<\/strong> Des cons\u00e9quences \u00e9conomiques et alimentaires sans pr\u00e9c\u00e9dent<\/strong> R\u00e9flexions pour une meilleure gestion de l’eau<\/strong> S\u00e9cheresse en Afrique du Sud, inondations en Afrique de l’Est, baisse des denr\u00e9es alimentaires : on le sait, l’ann\u00e9e 2015 a \u00e9t\u00e9 la plus chaude pour toute la plan\u00e8te. Qu’en est-il pour l’Afrique ? 2015 a \u00e9t\u00e9 l’ann\u00e9e la plus chaude jamais enregistr\u00e9e depuis que l’on effectue des relev\u00e9s m\u00e9t\u00e9orologiques, selon les chiffres publi\u00e9s le […]<\/p>\n","protected":false},"author":20,"featured_media":5896,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[48],"tags":[55,235],"yoast_head":"\n
\n2015 marque une \u00e9tape symbolique pour les m\u00e9t\u00e9orologues et les scientifiques, car c’est la premi\u00e8re ann\u00e9e o\u00f9 la temp\u00e9rature moyenne du globe est mont\u00e9e de 1 \u00b0C au-dessus du niveau de la fin du XIXe si\u00e8cle. Et, premi\u00e8re observation, les records de chaleur ont \u00e9t\u00e9 observ\u00e9s quasiment partout dans le monde. Le ph\u00e9nom\u00e8ne climatique El Ni\u00f1o devrait se renforcer dans les mois \u00e0 venir et persister jusqu’en 2016. El Ni\u00f1o affecte le r\u00e9gime des pluies, accroissant le risque d’\u00e9v\u00e9nements m\u00e9t\u00e9orologiques extr\u00eames. \u00ab Les temp\u00e9ratures anormalement \u00e9lev\u00e9es et les faibles pluies en 2015 sont le r\u00e9sultat de la combinaison du ph\u00e9nom\u00e8ne naturel El Ni\u00f1o et de l’action de l’homme qui provoque le changement climatique \u00bb, expliquait \u00e0 l’AFP Robert Scholes, professeur d’\u00e9cologie \u00e0 l’universit\u00e9 du Witwatersrand \u00e0 Johannesburg. \u00ab \u00c0 ce stade, les deux facteurs contribuent de mani\u00e8re \u00e9gale \u00e0 ces hautes temp\u00e9ratures \u00bb, a-t-il estim\u00e9. Alors que certains pays, comme le Soudan, l’\u00c9rythr\u00e9e, l’\u00c9thiopie et Djibouti, pourraient \u00eatre frapp\u00e9s par la s\u00e9cheresse, d’autres comme le Kenya, la Somalie et l’Ouganda sont menac\u00e9s par les inondations. L’\u00c9thiopie est une source de pr\u00e9occupation majeure, le nombre de personnes en ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire \u00e9tant pass\u00e9 de 2,9 millions d\u00e9but 2015 \u00e0 8,2 millions aujourd’hui, ajoute l’Ocha, qui pr\u00e9cise que ce chiffre pourrait monter \u00e0 15 millions d\u00e9but 2016. Par ailleurs, \u00ab entre 2,7 et 3,5 millions de personnes pourraient \u00eatre affect\u00e9es par les inondations \u00bb, pr\u00e9cise le rapport.<\/p>\n
\nMais El Ni\u00f1o, c’est aussi des p\u00e9riodes de s\u00e9cheresse dont on ne conna\u00eet ni le d\u00e9but ni la fin. En octobre dernier, alors que l’\u00e9t\u00e9 austral n’avait pas encore d\u00e9but\u00e9, la bourgade de Vredendal, situ\u00e9e \u00e0 trois heures au nord du Cap en Afrique du Sud, a battu des records : 48,4 degr\u00e9s ont \u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9s, soit la temp\u00e9rature la plus \u00e9lev\u00e9e au monde en octobre. Le m\u00eame jour, 17 villes d’Afrique du Sud battaient leur record de chaleur pour ce mois-l\u00e0, toutes au-dessus de 38 degr\u00e9s. D\u00e9but janvier, Johannesburg et Pretoria enregistraient des temp\u00e9ratures encore jamais ressenties dans ces villes \u00e0 plus de 1 400 m\u00e8tres d’altitude avec 38 et 42,5 degr\u00e9s. D\u00e9but janvier, les services m\u00e9t\u00e9orologiques sud-africains ont annonc\u00e9 que 2015 \u00e9tait l’ann\u00e9e la plus s\u00e8che depuis cent douze ans. Et les pr\u00e9visions pour les ann\u00e9es \u00e0 venir annoncent des p\u00e9riodes encore plus arides.<\/p>\n
\nEn Zambie, par exemple, on rapporte que le ma\u00efs est \u00e0 son niveau le plus bas, alors qu’en janvier il est habituellement \u00e0 2 m\u00e8tres de hauteur. Pareil pour les autres plantations : les l\u00e9gumes, par exemple, n’ont pas pu \u00eatre plant\u00e9s. C’est l’eau de pluie accumul\u00e9e en d\u00e9cembre (normalement trois semaines de pluie) qui permettait aux agriculteurs d’assurer les cultures. Or, en d\u00e9cembre 2015, il n’y a eu que trois ou quatre jours de pluie, ce qui est insuffisant pour les r\u00e9coltes du mois d’avril. Ce sont les petits agriculteurs qui se retrouvent en premi\u00e8re ligne, car ils ne peuvent plus assurer les stocks domestiques. Les cons\u00e9quences \u00e9conomiques sont d\u00e9j\u00e0 prises en compte dans la gestion des gouvernements, car les prix des denr\u00e9es alimentaires explosent. Comme le ma\u00efs : + 73 % au Malawi, et + 50 % en Afrique du Sud et au Zimbabw\u00e9. Le gouvernement sud-africain a d\u00e9j\u00e0 fait part de sa volont\u00e9 d’importer du ma\u00efs, pr\u00e8s de la moiti\u00e9 de ses besoins, soit cinq millions de tonnes. Une premi\u00e8re pour ce pays exportateur de cette c\u00e9r\u00e9ale dans toute l’Afrique australe. Si l’Afrique du Sud d\u00e9cide d’importer du ma\u00efs du Br\u00e9sil, ou encore d’Argentine, le gouvernement doit aussi penser \u00e0 la question mon\u00e9taire, car avec un rand affaibli, les taux de change seront \u00e9lev\u00e9s et donc le gouvernement devra payer beaucoup plus cher ces importations. Reste au choix pour le pays le ma\u00efs OGM. De nombreux \u00c9tats africains prennent des mesures, seuls, mais, pour l’instant, elles sont insuffisantes, car il faudrait d’autres appuis pour v\u00e9ritablement r\u00e9pondre aux urgences du secteur alimentaire.<\/p>\n
\nLes probl\u00e8mes s’additionnent rapidement pour ces pays d’Afrique australe, d’autant plus que l’eau est rare. \u00ab L’Afrique du Sud a toujours \u00e9t\u00e9 un pays o\u00f9 l’eau est rare. Nous sommes habitu\u00e9s \u00e0 g\u00e9rer les p\u00e9nuries et nous avons r\u00e9ussi pendant longtemps \u00e0 r\u00e9pondre \u00e0 la demande \u00bb, note Dhesigen Naidoo, directeur de l’agence gouvernementale de l’eau. \u00ab Mais nous allons avoir besoin de beaucoup plus d’eau \u00e0 notre disposition dans le futur \u00bb, souligne-t-il \u00e0 l’AFP. Pour lui, une diversification des sources d’eau est indispensable gr\u00e2ce \u00e0 de nouveaux r\u00e9servoirs, des usines de dessalement de l’eau de mer – dont certaines sont en cours de construction – et une utilisation plus efficace des ressources. \u00ab Un quart de l’eau potable est perdu dans notre syst\u00e8me chaque jour. Rien qu’en r\u00e9cup\u00e9rant cette perte, on aurait 25 % d’eau suppl\u00e9mentaire disponible pour les villes, imm\u00e9diatement \u00bb, assure Naidoo. \u00ab Nous commen\u00e7ons \u00e0 faire exactement ce qu’il faut pour essayer de s\u00e9curiser notre avenir en eau. Mais, lorsque la s\u00e9cheresse va cesser, est-ce qu’on continuera ? \u00bb s’interroge-t-il. Une cha\u00eene de solidarit\u00e9 s’est mise en place pour venir en aide aux agriculteurs. Mi-janvier, dans la banlieue de Johannesburg, des volontaires ont organis\u00e9 une grande collecte de bouteilles d’eau pour aider des agriculteurs en d\u00e9tresse. \u00c0 l’heure o\u00f9 les r\u00e9coltes sont d\u00e9vast\u00e9es et o\u00f9 les robinets des villes de province se tarissent, les dons de bouteilles ou de bidons en plastique remplis d’eau s’av\u00e8rent essentiels.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"