{"id":38516,"date":"2019-01-16T23:17:08","date_gmt":"2019-01-16T23:17:08","guid":{"rendered":"http:\/\/www.diaf-tv.info\/?p=38516"},"modified":"2019-01-16T23:18:15","modified_gmt":"2019-01-16T23:18:15","slug":"presidentielle-en-rdc-des-fuites-de-documents-font-de-fayulu-le-vainqueur","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.diaf-tv.info\/presidentielle-en-rdc-des-fuites-de-documents-font-de-fayulu-le-vainqueur\/","title":{"rendered":"Presidentielle en RDC: des fuites de documents font de Fayulu le vainqueur."},"content":{"rendered":"

Alors que des voix s\u2019\u00e9l\u00e8vent pour demander un recomptage, TV5MONDE, RFI, et \t<\/p>\n

  • le Financial Times en collaboration avec le Groupe d\u2019\u00e9tudes sur le Congo ont pu prendre connaissance de documents exceptionnels qui apportent un nouvel \u00e9clairage sur les r\u00e9sultats de la pr\u00e9sidentielle en RDC<\/li>\n

    (R\u00e9publique D\u00e9mocratique du Congo). Selon des documents de\t<\/p>\n

  • la commission \u00e9lectorale (Ceni) et de la Conf\u00e9rence \u00e9piscopale (Cenco), Martin Fayulu sortirait vainqueur.\n

    C’est un s\u00e9isme contenu dans des milliers de pages. Deux documents cens\u00e9s rester confidentiels ont \u00e9t\u00e9 obtenus et v\u00e9rifi\u00e9s par les journalistes de TV5MONDE, RFI et le Financial Times en collaboration avec le Groupe d\u2019\u00e9tudes sur le Congo, l\u2019institut de recherche de l\u2019Universit\u00e9 de New York. <\/p>\n

    Il s\u2019agit tout d\u2019abord d\u2019une compilation de r\u00e9sultats r\u00e9alis\u00e9e par la Conf\u00e9rence \u00e9piscopale du Congo (Cenco), pr\u00e9sente sur tout le territoire gr\u00e2ce \u00e0 ses 40 000 observateurs. <\/p>\n

    L\u2019autre document que nous avons pu consulter est une base de donn\u00e9es qui aurait \u00e9t\u00e9 t\u00e9l\u00e9charg\u00e9e par un lanceur d\u2019alerte depuis le serveur de la Commission nationale \u00e9lectorale ind\u00e9pendante. Un fichier comportant ni en-t\u00eate, ni logo ou signes caract\u00e9ristiques de la commission. Ce document de 2064 pages et 49161 entr\u00e9es, r\u00e9pertorie les r\u00e9sultats de la pr\u00e9sidentielle congolaise par site de vote. Leurs num\u00e9ros d\u2019identification indiqu\u00e9s comme ceux des centres locaux de compilation des r\u00e9sultats correspondent \u00e0 ceux attribu\u00e9s par la Commission \u00e9lectorale. Selon G\u00e9rard G\u00e9rold, expert \u00e9lectoral et ancien conseiller de la mision de l’ONU en RDC, \u00ab aucun autre organe dans le pays n’est capabable de produire et de compiler de telles donn\u00e9es, aussi pr\u00e9cises et d\u00e9taill\u00e9es. \u00bb<\/p>\n

    Les r\u00e9sultats de cette base de donn\u00e9es sont confirm\u00e9s par des centaines de proc\u00e8s-verbaux collect\u00e9s par des activistes ou des m\u00e9dias locaux \u00e0 travers le pays. Notre collectif de journalistes et de chercheurs est parvenu \u00e0 confirmer par un contr\u00f4le de coh\u00e9rence les donn\u00e9es de plusieurs centaines de bureaux de vote. A chaque fois, les r\u00e9sultats par candidat, le nombre d\u2019inscrits et de votants sont conformes ou tr\u00e8s proches de ceux qui figurent dans la base de donn\u00e9es.<\/p>\n

    Selon deux sources proches de la coalition d\u2019opposition Lamuka soutenue par Jean-Pierre Bemba, ancien vice-pr\u00e9sident, et Mo\u00efse Katumbi, l\u2019ancien gouverneur du Katanga, \u00ab ces documents proviennent du serveur de la commission \u00e9lectorale \u00bb. Ils auraient, toujours selon eux, \u00ab \u00e9t\u00e9 t\u00e9l\u00e9charg\u00e9s dans les 24h \u00e0 48h apr\u00e8s la fermeture officielle des bureaux de vote \u00bb par transmission \u00ab \u00e9lectronique \u00bb gr\u00e2ce aux machines \u00e0 voter. Ces tablettes informatiques tactiles ont \u00e9t\u00e9 au coeur de toutes les critiques lors de ces \u00e9lections pr\u00e9sidentielle, l\u00e9gislatives et provinciales. <\/p>\n

    Les donn\u00e9es ont-elles \u00e9t\u00e9 transmises par les machines \u00e0 voter <\/strong>?<\/font>
    \n\u00ab Machines \u00e0 tricher \u00bb pour ceux qui y voyaient un moyen de fraude, les nouveaux outils de vote devaient \u00eatre de \u00ab simples imprimantes \u00e0 bulletins \u00bb selon la Commission \u00e9lectorale. Son pr\u00e9sident Corneille Nangaa nous avait affirm\u00e9 avant le scrutin que les r\u00e9sultats seraient transmis manuellement, renfor\u00e7ant le doute dans l\u2019opposition et la soci\u00e9t\u00e9 civile. <\/p>\n

    La Fondation Westminster a soulign\u00e9 dans son rapport que ces machines de vote \u00e9lectroniques disposaient de trois modes de transmission \u00e9lectronique et qu\u2019elles poss\u00e9daient en plus de l\u2019imprimante, une carte SIM, une carte Wifi et des valises satellite pour les sites de vote les moins bien connect\u00e9s. <\/em><\/p>\n

    Toutes les informations tir\u00e9es de ces deux documents convergent vers le m\u00eame r\u00e9sultat, F\u00e9lix Tshisekedi ne serait pas le vainqueur comme l\u2019a indiqu\u00e9 la Commission \u00e9lectorale lors de la publication des r\u00e9sultats provisoires le 10 janvier 2019. C\u2019est son adversaire et \u00e9galement opposant Martin Fayulu qui arriverait en t\u00eate. <\/p>\n

    Les r\u00e9sultats provisoires de la Ceni<\/strong><\/font>
    \nLe 10 janvier, la Ceni cr\u00e9dite officiellement F\u00e9lix Tshisekedi de 38,57 % des suffrages. Juste derri\u00e8re lui, Martin Fayulu compte 34,83% des voix. Enfin arrive troisi\u00e8me, le dauphin du pr\u00e9sident Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary du Front commun pour le Congo (FCC) avec 23.84%.<\/em> <\/p>\n

    Contestation des r\u00e9sultats officiels provisoires
    \nRapidement, ces r\u00e9sultats officiels provisoires sont contest\u00e9s par l\u2019opposition, la soci\u00e9t\u00e9 civile, certains observateurs internationaux et la Conf\u00e9rence \u00e9piscopale du Congo forte de ses 40 000 observateurs d\u00e9ploy\u00e9s sur tout le territoire qui ont fait un comptage parall\u00e8le. La Cenco dit conna\u00eetre le vainqueur sans en r\u00e9v\u00e9ler le nom. <\/p>\n

    Les donn\u00e9es de la Cenco auxquelles nous avons eu acc\u00e8s avec nos confr\u00e8res de RFI, et du Financial Times sont claires. Les donn\u00e9es collect\u00e9es ne correspondent pas aux r\u00e9sultats officiels proclam\u00e9s. <\/p>\n

    Martin Fayulu pr\u00e9sident ?
    \nLes r\u00e9sultats de la Cenco portent sur 42,92% des suffrages et 28 733 bureaux de vote. Cela repr\u00e9sente 8 millions suffrages exprim\u00e9s le 30 d\u00e9cembre 2018 sur un total de 18 millions. \u00ab La Cenco a utilis\u00e9 deux types de m\u00e9thodologies : celle de l’\u00e9chantillonnage utilis\u00e9e par ailleurs par les instituts de sondage et une m\u00e9thodologie plus massive qui visait \u00e0 rassembler le plus de proc\u00e8s verbaux possibles \u00e0 travers ses observateurs, nous explique G\u00e9rard G\u00e9rold, expert \u00e9lectoral et ancien conseiller de la mision de l’ONU en RDC. L’\u00e9chantillonnage qu’a retenu la Cenco de mani\u00e8re tr\u00e8s scientifique, comportait 7 800 bureaux de vote, c’est-\u00e0-dire \u00e0 peu pr\u00e8s 10%. En croisant les r\u00e9sultats de ces deux m\u00e9thodologies, je pense que la Cenco avait une juste approche des r\u00e9sultats de l’\u00e9lection.\u00bb <\/p>\n