L’arrivée au pouvoir du nouveau président a été marquée par deux attentats qui ont fait plusieurs victimes
Pas de répit pour Muhmmadu Buhari. Le nouveau président nigérian qui a pris officiellement ses fonctions le vendredi 29 mai doit redoubler d’ardeur dans sa lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Celle-ci a d’ailleurs rappelé ses sinistres intentions quelques heures seulement après la cérémonie d’investiture. Maiduguri, grande ville dans le nord-est du Nigeria, a été la cible samedi 30 mai d’un assaut de Boko Haram, repoussé par l’armée nigériane, puis d’un sanglant attentat-suicide dans une mosquée. De sources médiatiques, dans la nuit de vendredi à samedi, peu après minuit, des habitants du quartier périphérique de Dala, dans le sud de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, se sont réveillés au son de roquettes tirées en rafales, a expliqué révèle l’AFP. Selon la même source durant plusieurs heures, des centaines de combattants islamistes ont tenté d’avancer vers la ville, qui abrite des centaines de milliers de Nigérians chassés de chez eux par les violences dans le nord-est du pays. Des roquettes n’arrêtaient pas de voler au-dessus de nos têtes et de tomber sur nos maisons », « c’était un cauchemar », témoigne un habitant du quartier de Dala. Sa maison a été touchée et le pied de son épouse a volé en éclats. .Plusieurs autres habitants ont fait état de roquettes frappant des habitations, sans savoir si elles avaient fait des victimes. Trois hauts responsables sécuritaires à Maiduguri ont assuré, sous couvert d’anonymat, que l’attaque avait été repoussée. « Tout est sous contrôle », a dit l’un d’eux à l’AFP. Mais, quelques heures plus tard, un kamikaze pénétrait dans une mosquée de la ville et se faisait exploser, tuant 26 personnes et en blessant 28. La mosquée, dont le toit s’est effondré, jouxte le Monday Market, un marché qui ces derniers mois a essuyé de nombreux attentats-suicides attribués à Boko Haram.
La méthode Buhari se précise
Lors de son discours d’investiture, vendredi 29 mai, Muhammadu Buhari a promis d’installer à Maiduguri-même, plutôt qu’à Abuja, un nouveau centre de commandement de l’armée afin de mieux coordonner la contre-insurrection contre Boko Haram qu’il a d’ailleurs qualifié de groupe de gens fous et sans Dieu. Une approche pragmatique qui sont les premiers signes des promesses faites lors de sa campagnes « Je peux vous assurer que Boko Haram va vite mesurer la force de notre volonté collective et de notre engagement à débarrasser la nation de la terreur et pour ramener la paix », Aucun effort,, ne sera épargné pour vaincre le terrorisme du groupe qui mène attaques, attentats-suicides et enlèvements depuis des années dans le nord-est du pays. Avait –il déclaré au soir de sa victoire. Avec un regain de confiance de l’armée, les observateurs doutent que Boko Haram ait actuellement les capacités de prendre Maiduguri, régulièrement ciblée, mais une attaque d’ampleur pourrait entraîner de lourdes pertes civiles. C’est dans cette ville qu’est né en 2002 le groupe islamiste avant de se lancer en 2009 dans de sanglantes attaques. L’insurrection, depuis 2009 a fait plus de 15.000 morts et 1,5 million de déplacés. L’objectif du président est d’y mettre fin.
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