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Italie : Matteo Salvini, l’homme fort de l’extrême droite qui revendique le pouvoir en Italie

Cet « ami » de Marine Le Pen, admirateur de Trump et Poutine, a transformé un parti sécessionniste en formation d’extrême-droite capable de devancer la droite de Silvio Berlusconi lors du scrutin de dimanche.

« Je suis quelqu’un qui tient parole et l’engagement a été pris au sein de la coalition: qui l’emporte peut gouverner ». Après les législatives de dimanche en Italie, Matteo Salvini revendique le pouvoir, alors que des semaines de tractations s’annoncent entre les partis, qui doivent former une majorité.

Le leader de la Ligue, parti d’extrême-droite qui a fait alliance avec celui de Silvio Berlusconi, Forza Italia, a en effet une longueur d’avance. La coalition est arrivée en tête des suffrages, avec 37% des voix, mais en son sein, la formation de Silvio Berlusconi a été devancée par celle de son aîné. Reste à savoir si le vieux milliardaire respectera son engagement.

Ancien parti sécessionniste

Lors de ce scrutin, Matteo Salvini a réussi à devancer la droite traditionnelle avec un parti au bout du gouffre il y a encore quatre ans. Pour y parvenir, sa formation a dû changer de nom: anciennement baptisée Ligue du Nord, ce parti sécessionniste s’est débarrassé de son indication géographique afin de brasser jusqu’au sud de la péninsule, confrontée à une très forte pression migratoire. Le Milanais qui aura 45 ans ce vendredi a choisi pour slogan « Les Italiens d’abord ».

Matteo Salvini est né et a grandi dans la capitale lombarde, fils d’un chef d’entreprise et d’une mère au foyer: collège catholique, scoutisme et matches du Milan AC. Il a adhéré à la Ligue du Nord en 1990, à l’âge de 17 ans, attiré par le slogan « Je suis Lombard, je vote Lombard », par le charisme du fondateur Umberto Bossi et par le caractère « révolutionnaire » de ce parti « redouté par le pouvoir », a-t-il raconté.

Propulsé à la tête du parti

Il a partagé sa jeunesse entre le militantisme, la fac fréquentée sans conviction ni persévérance (sciences politiques puis lettres puis histoire) et les petits boulots (livreur de pizza, employé dans une sandwicherie au coeur de Milan). Conseiller municipal de Milan à 20 ans, il est ensuite devenu journaliste au quotidien La Padania et à la radio Padania Libera, deux organes proches de son parti, peaufinant son aisance orale. Et en 2004, cet eurosceptique est entré au Parlement européen.

A mesure que son étoile personnelle montait, son parti s’enfonçait dans la crise. Umberto Bossi a certes été plusieurs fois ministre de Silvio Berlusconi, mais il a été diminué par une attaque cérébrale en 2004 puis balayé par un scandale de détournement de fonds publics en 2012. C’est dans ce contexte que Matteo Salvini a pris la tête d’un parti qui n’avait pu faire mieux que 4% aux législatives de 2013.

Discours fédéraliste

Au grand dam d’une frange originelle de la Ligue du Nord, il a changé le discours, délaissant les ambitions sécessionnistes au profit d’un discours fédéraliste et tournant vers Bruxelles les diatribes que son mentor Bossi lançait contre le gaspillage et les diktats de Rome. Très vite, la Ligue a grimpé à 12-14% dans les sondages puis à 18% dimanche selon des résultats encore partiels de ce lundi matin.

Désormais allié avec le Front national français, admirateur affirmé de Vladimir Poutine et de Donald Trump, il s’en prend avec virulence aux immigrés, qu’il appelle systématiquement « clandestins », mais aussi à l’islam, à l’euro, « un crime contre l’humanité » et à l’union civile des couples de même sexe. Marine Le Pen, la présidente du FN, a salué ce lundi la victoire de son « allié et ami ».

Omniprésent

« J’ai tout entendu: je suis un criminel, un raciste, un fasciste. Je fais peur à une petite fille de 7 ans (dont la mère adoptive a raconté qu’elle avait peur d’être renvoyée en Afrique). Elle ne doit pas avoir peur. Ce sont les trafiquants de drogue nigérians qui doivent avoir très peur de Salvini », a-t-il lancé en fin de campagne.

Matteo Salvini est devenu omniprésent dans les médias, mais c’est surtout sur les réseaux sociaux qu’il a martelé son message: à ses 640.000 abonnés sur Twitter et plus de 2 millions sur Facebook, il envoie à longueur de journée des commentaires, des vidéos à chaud, des photos de ses activités, de ses rencontres, de ses repas… Avec un ton qui ne s’embarrasse pas du politiquement correct.

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