Gérard Courtois, france CULTURE
Le concept de guerre froide semblait appartenir à une époque révolue, celle de l’affrontement entre deux superpuissances, États-Unis et URSS, qui ont dominé le monde après la seconde guerre mondiale. Un affrontement similaire structure pourtant à nouveau les rapports de force internationaux.
Le concept de guerre froide semblait appartenir à une époque révolue. Celle de l’affrontement entre les deux superpuissances, États-Unis et URSS, qui ont dominé le monde après la seconde guerre mondiale. C’est pourtant un affrontement similaire qui structure à nouveau les rapports de force internationaux. D’un côté, la Chine communiste affiche sans complexe sa volonté de devenir rapidement la première puissance mondiale. De l’autre, les Etats-Unis se montrent de plus en plus déterminés à endiguer cette ambition pour préserver leur leadership mondial.
La rencontre à Anchorage, le 18 mars, entre diplomates américains et chinois l’a démontré de façon spectaculaire. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken y a soulevé d’emblée tous les sujets qui fâchent : la répression contre les ouigours au Xinjiang, la mise au pas de plus en plus brutale de Hong-Kong, les menaces contre Taïwan, les cyberattaques contre les Etats-Unis et la coercition économique contre leurs alliés. La réponse chinoise a été tout aussi cinglante. L’homme fort de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi, a dénoncé la volonté hégémonique des Américains et s’est offert le luxe de leur faire la leçon en matière de droits de l’homme, évoquant notamment le mouvement Black lives matter.
Cette entrée en matière musclée était pour la galerie et les opinions publiques, ont souligné des commentateurs. Il reste que la tension n’est pas retombée depuis. Bien au contraire. Les Occidentaux annoncent le 22 mars des sanctions contre 4 responsables de la répression au Xinjiang. La Chine répond en sanctionnant 22 occidentaux et 9 organisations. Washington s’inquiète du sort de Hong-Kong. Pékin adopte le 30 mars une nouvelle loi électorale qui vise à éliminer toute opposition au gouvernement local. Le 26 mars, les Etats-Unis et Taïwan signent un accord renforçant leur coopération en matière de sécurité maritime. Quelques heures plus tard, démonstration de force de Pékin qui envoie une vingtaine d’avions militaires violer l’espace aérien taïwanais.
Et tandis que Washington commence à resserrer les liens avec le Japon, l’Australie, l’Inde ou avec l’Europe, la Chine affiche sa bonne entente avec la Russie et conclut avec l’Iran, le 27 mars, un accord de coopération globale pour 25 ans.
Bref, Washington et Pékin sont prêts à se rendre coup pour coup, sur tous les terrains. Et personne ne doute que cette confrontation va dominer la scène mondiale pour de longues années.
Le titre est de la rédaction
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