Devant la presse, lors de l’accueil de son homologue égyptien, le président français a éludé ce sujet, précisant qu’il était « conscient du contexte sécuritaire ».
Abdel Fattah al-Sissi ne pouvait espérer meilleur accueil, alors que son régime est pointé du doigt pour sa violente répression politique. Devant la presse, Emmanuel Macron s’est gardé ce mardi de toute critique envers son homologue égyptien, qu’il rencontre pour la première fois depuis son élection.
« Il s’agit de ne pas donner des leçons hors de tout contexte » et « je suis conscient du contexte sécuritaire » auquel fait face le président égyptien, qui « a un défi, la stabilité de son pays » et « la lutte contre le fondamentalisme religieux », a déclaré le président français. Reste à savoir s’il osera aborder en privé la question des droits de l’homme.
« Pire crise des droits de l’humains »
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, Amnesty International, la FIDH et Reporters sans frontières, ont souligné que l’Egypte connaît « la pire crise des droits humains depuis des décennies » et réclamé à la France des signes concrets pour mettre fin à son « silence », voire sa « tolérance ». Elles dénoncent régulièrement les arrestations massives, les condamnations à mort, l’usage à grande échelle de la torture, les persécutions contre les homosexuels.
En visite de trois jours en France, al-Sissi est arrivé au pouvoir en 2013, après avoir destitué le président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi. La répression s’est abattue en priorité sur les Frères musulmans, mais a touché peu à peu toute l’opposition, les médias, les ONG et la société civile.
Emmanuel Macron est d’autant moins enclin à froisser Adbel Fattah al-Sissi que, depuis 2015, l’Egypte a conclu des contrats d’armement avec la France pour plus de six milliards d’euros, comprenant notamment 24 avions de combat Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles.
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