Les bombardements du régime syrien sur l’enclave rebelle de la Ghouta durent maintenant depuis près d’une semaine. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce vendredi pour tenter d’imposer une trêve.
La Ghouta est devenue «l’enfer sur Terre», déplorait mardi Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Jour après jour, ce terrible qualificatif se confirme. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, depuis dimanche, 416 civils dont 95 enfants ont été tués dans ce fief rebelle situé aux portes de Damas par d’intenses bombardements menés par le régime syrien. Dans la Ghouta orientale, où quelque 400.000 habitants tentent de subsister, le coût humain et les destructions sont colossaux.
Des ONG, organisations internationales et gouvernements se sont dits horrifiés par l’ampleur de ce pilonnage, d’une rare violence dans un pays pourtant ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340.000 morts. «La France reste pleinement engagée dans le cadre de la coalition internationale en Syrie pour lutter contre les terroristes islamistes mais ce qui se passe dans la Ghouta orientale aujourd’hui est clairement, vigoureusement condamné par la France», a ainsi déclaré Emmanuel Macron, appelant à une «trêve».
L’inconnue russe
Un projet de résolution d’une trêve de 30 jours en Syrie afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés et des malades sera examiné ce vendredi à 11h heure locale (16h GMT) par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les intentions de la Russie, alliée de la Syrie, sont incertaines. Membre permanent du Conseil et disposant de ce fait d’un droit de veto, elle pourrait s’opposer à cette résolution, comme elle l’a déjà fait à onze reprises depuis le début du conflit syrien, qui va entrer dans sa huitième année.
Depuis 2011, plusieurs zones rebelles, comme la vieille ville de Homs en 2012 ou Alep en 2016, ont été écrasées par des bombardements et un siège étouffant pour forcer les combattants antirégime à déposer les armes. Le conflit en Syrie a d’abord opposé les rebelles au régime puis s’est complexifié avec l’implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Avec l’intervention de la Russie en 2015, le régime d’Assad, en mauvaise posture, a réussi à reprendre le contrôle de plus de la moitié du territoire.
Comments
0 comments