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Soudan: coup d’Etat en opération, le premier ministre aux arrêts

L’Obs avec AFP

La plupart des membres du gouvernement soudanais, dont le Premier ministre, ont été arrêtés ce lundi par l’armée. Le Soudan est tiraillé depuis des semaines par des tensions entre les militaires et le gouvernement civil.

Des hommes armés non identifiés ont arrêté tôt ce lundi 25 octobre plusieurs dirigeants soudanais à leurs domiciles, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale, après des semaines de tensions entre les autorités militaires et civiles de transition dans ce pays d’Afrique de l’Est. Un « coup d’Etat militaire » selon des militants pro-démocratie.

« La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés », a annoncé le ministère de l’Information, alors que peu d’informations filtrent dans un pays où internet a été coupé et où les télécommunications sont de plus en plus aléatoires.

Une transition politique précaire

Ce sont « des forces militaires » qui les ont emmenés vers une destination inconnue et les retiennent, ajoute le communiqué du ministère.

Le Soudan connaît une transition précaire entachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir depuis que l’armée a poussé au départ l’ancien président Omar el-Béchir en avril 2019, après trois décennies de pouvoir, sous la pression d’une énorme mobilisation populaire. Depuis août de la même année, le pays est dirigé par un Conseil de souveraineté composé pour moitié de civils et pour moitié de militaires.

Mais ces derniers jours, la tension est montée entre les deux camps. Le 16 octobre, des pro-armée ont planté leurs tentes devant le palais présidentiel où siègent les autorités de transition, partagées entre civils et militaires selon la transition qui devait s’achever en 2023.

En réponse, le 21 octobre, des pro-civils sont descendus par dizaines de milliers dans les rues des différentes villes du pays, dans un joyeux festival pour, disaient-ils, « sauver » leur « révolution », le soulèvement qui a mis fin en 2019 à trente années de dictature d’Omar el-Béchir.

Depuis, le sit-in des pro-armées a débordé ailleurs dans Khartoum. Dimanche matin, premier jour de la semaine, ils ont bloqué un des principaux ponts de la ville, créant des embouteillages monstres. Et le soir, ils sont de nouveau ressortis, brûlant des pneus en travers de route.

Face à eux, l’Association des professionnels, l’un des fers de lance de la révolte de 2019, a appelé les partisans d’un pouvoir civil à la « désobéissance civile » face à un « coup d’Etat militaire violent ».

Les civils divisés

Il y a deux jours déjà, le camp pro-civil avait mis en garde contre un « coup d’Etat rampant », lors d’une conférence de presse qu’une petite foule avait cherché à empêcher.

La direction du pays est censée être remise aux civils lors d’une première étape avant d’arriver fin 2023 aux premières élections libres en trente ans.

Mais les civils eux-mêmes sont divisés. La preuve ? Les manifestants rivaux qui ont organisé une démonstration de force à Khartoum se revendiquent tous des Forces de la Liberté et du Changement (FLC), la grande alliance anti-Béchir qui s’est créée en 2019.

Alors que la tension n’a cessé de monter, de nombreux hauts diplomates, parmi lesquels l’émissaire américain Jeffrey Feltman, se sont pressés à Khartoum ces derniers jours. A chacun, le chef du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah al-Burhane, et le Premier ministre, le technocrate Abdallah Hamdok dont le sort est inconnu lundi, ont redit leur attachement à « la coopération civils-militaires » et à « la transition démocratique ».

La rumeur courait dans Khartoum qu’un remaniement ministériel était imminent et que l’armée cherchait à étendre son influence au sein des autorités de transition. Mais Abdallah Hamdok, qui parlait depuis des jours de « crise la plus grave et la plus dangereuse » pour la transition, avait démenti.

Le titre est de la rédaction

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