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Soudan: après le coup d’Etat, la société civile riposte, malgré l’état d’urgence décrété par l’armée

L’Obs avec AFP

Le général Abdel Fattah al-Burhane a dissous, ce lundi 25 octobre, au Soudan, les autorités de transition dont la quasi-totalité des membres civils sont déjà aux mains de l’armée, décrétant l’état d’urgence alors que des tirs ont déjà fait deux morts et plusieurs blessés parmi les manifestants pro-démocratie.

Depuis le petit matin, le coup d’Etat dénoncé à l’international s’est déroulé en plusieurs étapes. Le Premier ministre Abdallah Hamdok, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté, plus haute autorité de la transition, ont été arrêtés par des militaires.

La télévision d’Etat a été prise par les militaires et à la mi-journée le général Abdel Fattah al-Burhane y est apparu. Ne cessant de répéter qu’il souhaitait toujours « une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023 », il a malgré tout relevé tous les dirigeants de leurs fonctions. Le gouvernement est dissous, de même que le Conseil de souveraineté, les préfets et ministres sont limogés, et l’état d’urgence est déclaré dans tout le pays, a-t-il ajouté.

« Désobéissance civile »

Avant même qu’il ne s’exprime, des milliers de Soudanais étaient dans les rues, conspuant les militaires. Devant le QG de l’armée, dans le centre de Khartoum, bouclé par soldats et blocs de béton depuis des jours, douze manifestants ont été blessés par des tirs des forces armées, ont assuré un syndicat des médecins et le ministère de l’Information.

Rapidement après les annonces du chef de l’armée, les différents syndicats, groupes militants de la révolte de 2019 et autres mouvements pro-démocratie annonçaient à rejoindre la « désobéissance civile » et la « grève générale », faisant écho à l’appel du bureau d’Abdallah Hamdok à « manifester » contre le « coup d’Etat ».

Craignant pour la vie du dirigeant retenu « dans un lieu non identifié », son bureau a averti que les autorités militaires portaient « l’entière responsabilité de sa vie » ou sa mort, dans un pays déjà secoué par un coup d’Etat manqué il y a un mois.

Un gage de poids

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné le « coup d’Etat militaire », exhortant à la « libération immédiate du Premier ministre Hamdok et de tous les autres dirigeants » arrêtés, ainsi qu’au respect de la « charte constitutionnelle ». Ce texte signé par tous les acteurs anti-Béchir en 2019 prévoit des élections fin 2023 et une transition civile, à laquelle le général Burhane a dit être toujours engagé une fois un nouveau gouvernement et un nouveau Conseil de souveraineté nommés.

Les Etats-Unis, dont l’émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre, ont déjà prévenu que « tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine ».

L’Union européenne a, elle, appelé la communauté internationale « à remettre la transition soudanaise sur les rails » et enjoint au « rétablissement des télécommunications » largement coupées dans le pays lundi.

Face à ces critiques qui s’accumulent à l’étranger, le général Burhane a donné un gage de poids : il s’est dit engagé à respecter les accords internationaux signés par le Soudan, l’un des quatre Etats arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël.

Le titre est de la rédaction

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