Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se penche ce mardi 20 juin sur les violences dans le Grand Kasaï en RDC. Les discussions, certainement tendues, se tiendront autour de la question de la création d’une commission d’enquête internationale. Mais il n’y a aucune certitude à ce stade. Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, le prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, va tout tenter pour convaincre les Etats membres.
Le discours du Haut-commissaire devrait être musclé avec les derniers chiffres, les derniers résultats des enquêtes de terrain. Pour le prince Zeid, une chose est sûre, il faut une commission d’enquête internationale, il en parle depuis le 8 mars.
Une commission d’enquête internationale lui semble nécessaire car les enquêteurs de l’ONU au Congo voient leur travail régulièrement entravé, selon des rapports confidentiels et des témoignages. Le Haut-commissaire cherche une reconnaissance internationale et des moyens supplémentaires.
Enquête conjointe
Le gouvernement congolais, lui, a proposé une enquête conjointe. Le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, l’a réaffirmé hier encore. Kinshasa va enquêter, mais veut rester aux commandes. L’ONU viendra en soutien. C’est le système qui existe déjà au cas par cas, sur demande du gouvernement. Toujours sans issue judiciaire, au grand dam des Nations unies.
Le Haut-commissaire joue son va-tout. Parce qu’il y a deux propositions sur la table : l’une portée par Malte qui propose une mission d’enquête internationale… Pas une commission, pour ne pas froisser. C’est la proposition dite « Européenne ». L’autre, portée par la Tunisie, proche de la volonté du gouvernement congolais est la proposition dite « africaine ». Et à quelques heures de la session consacrée au Congo, rien n’indique qu’il y aura une décision finale ce mardi.
Sonia Rolley
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