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Présidentielle au Kenya : la note favorable des observateurs internationaux

Au Kenya, les opposants déclarent que Raila Odinga aurait obtenu 8 millions de voix contre 7,5 millions pour le président sortant Uhuru Kenyatta et demandent à la commission électorale de déclarer leur candidat vainqueur. Des affirmations à rebours des résultats provisoires annoncés par l’IEBC, qui donne Uhuru Kenyatta largement en tête (54 contre 44%). Quant aux observateurs électoraux internationaux, ils estiment que l’élection s’est déroulée sans « fraudes massives ». La situation est confuse, les Kényans de Nairobi sont dans l’expectative et espèrent une issue paisible.

Même si l’opposant Raila Odinga a dénoncé des fraudes « massives », l’Union européenne a déclaré n’avoir détecté aucun signe de « manipulation locale ou nationale » lors des élections du mardi 8 août 2017. Marietje Schaake, la présidente de la mission européenne, a expliqué que « L’UE a vu les forces de sécurité déployées correctement et les agents électoraux bien présents et capables de travailler librement. Le vote et le dépouillement ont été bien réalisés et transparents ». Elle a précisé que le processus de comptabilisation des bulletins ferait l’objet d’un rapport ultérieur. Elle « espère que peu importe le futur, peu importe les constatations détaillées qui seront faites, les Kényans profiteront des bienfaits d’un processus démocratique, et qu’ils continueront à le faire évoluer ».

De son côté, l’ancien secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui présidait la mission d’observation du Centre Carter, a estimé que le système de comptabilisation était fiable. Il a déclaré que le Kenya avait même fait « une remarquable démonstration de sa démocratie ».

La mission d’observation du Commonwealth, quant à elle, a dit prendre au sérieux les accusations de Raila Odinga. L’ex-président du Ghana, John Mahama, qui est à la tête de cette mission, appelle l’opposition à s’en tenir aux « voies légales prescrites » si elle souhaite contester quoi que ce soit.

L’Union africaine, par ailleurs, s’étonne que quasiment 3% des votes exprimés aient été invalidés. Thabo Mbeki, l’ancien président sud-africain qui dirige la mission de l’UA, estime que les électeurs kényans devraient être mieux informés sur la manière de remplir un bulletin.

A Kisumu, l’opposition croit à sa victoire

L’absence de soutien international à l’égard des accusations de fraudes brandies par l’opposition n’empêche pas les partisans de cette dernière de sortir dans la rue pour célébrer ce qu’ils considèrent comme une victoire. C’est le cas à Kisumu, bastion de Raila Odinga. Ils étaient plus d’un millier jeudi soir, majoritairement des jeunes, à défiler dans les rues de Kisumu aux alentours de Kondele.

Kondele, c’est le bidonville où avaient éclaté des échauffourées la veille, après que Raila Odinga ait dénoncé des fraudes massives dans le décompte des résultats provisoires. Mercredi 9 août, les manifestants ont jeté des pierres, mais le lendemain, ils brandissent des branches d’arbres en signe de victoire et de fête.

Au rythme du slogan « Uhuru must go home », Uhuru doit partir, l’ambiance est vraiment électrique dans ce quartier qui croit à la victoire de Raila Ondinga annoncée par la coalition de l’opposition. Les habitants ressentent également de la colère contre le gouvernement qui, disent-ils, « tente de leur voler la victoire encore une fois ».

Même quand la pluie se met à tomber, la foule continue à défiler autour du principal rond point à l’entrée de Kondele, sous le regard des policiers, qui ne sont pas intervenus de la journée. Alors qu’au moins un hélicoptère survole la ville, le reste de Kisumu est calme. Mais les magasins, qui avaient rouvert leur porte en début d’après-midi, ont une nouvelle fois tiré leurs rideaux de fer.

Du pain plutôt que la violence

D’autres sont dans l’incompréhension, et espèrent une issue paisible dans la ville. Celestine Kogada, 33 ans, aide sa communauté sur les questions de santé. Célestine marche entre les petites maisons aux murs de terres du quartier de Nyalenda, également acquis à l’opposition. « Voici ma maison… » Il y a trois jours, Célestine est allée voter. Tout s’est bien passé, les habitants s’étaient déplacés en nombre.

Aujourd’hui, elle est confuse : « J’ai entendu Raila dire qu’il y avait un problème avec la transmission des résultats. Je l’ai regardé, quand il a parlé du piratage. Je ne sais pas, je ne sais pas qui croire, parce que je ne comprends pas ce qui s’est passé. Vous savez, très peu de gens dans cette communauté comprennent l’informatique. Très peu. Donc c’est difficile à dire pour des gens comme nous. » Pourtant, l’espoir était grand dans ce bastion de l’opposition, et certains prévoyaient une victoire certaine.

« Nos attentes étaient grandes cette année. Cette fois-ci, ça allait être Raila. Je pense que c’est pour cela que certaines personnes sont sorties manifester. Mais moi, ce que je préfère, c’est la paix. Je préfère même manquer de nourriture, plutôt que d’avoir de la violence. »

Alors Célestine prêche l’apaisement dans sa communauté. Léa Ochieng, une voisine, l’accompagne. Elle est en colère contre les politiciens kényans : « Nous voulons qu’ils prennent les bonnes décisions. Ce sont eux qui causent les problèmes. Ils devraient garantir la paix car nos leaders, ils ne seront pas ici quand nous, nous allons souffrir. C’est pour ça que nous sommes si inquiètes. »

Pour ces mères de Nyalenda, peu importe le président, tant qu’elle peuvent nourrir et voir grandir leurs enfants.

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