Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été condamné jeudi 17 août par la Cour pénale internationale (CPI) à verser 2,7 millions de réparations « individuelles, collectives et symboliques » pour avoir ordonné la destruction des mausolées de Tombouctou en 2012. Ce touareg malien avait été condamné en septembre dernier à 9 ans de prison dans le premier procès pour destruction de biens culturels.
Un total de 2,7 millions d’euros. C’est le montant de réparations fixé par la Cour, qui précise qu’il s’agit de « réparations individuelles, collectives et symboliques » pour la communauté de Tombouctou. C’est dans cette ville du nord du Mali, tombée sous le contrôle des groupes terroristes AQMI et Ansar Dine durant dix mois en 2012, que des monuments religieux classés au patrimoine mondial de l’Unesco avaient été détruits. « La destruction des bâtiments protégés a causé de la souffrance aux personnes à travers le Mali et la communauté internationale et la Cour estime M. Mahdi responsable pour les réparations de 2,7 millions d’euros », a déclaré le juge.
En septembre, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui avait plaidé coupable, avait été condamné à 9 ans de prison pour avoir « dirigé intentionnellement » la destruction de neuf mausolées et de la porte de la mosquée Sidi Yahyia en tant que chef de la Hisbah, la « brigade islamique des mœurs ».
Selon les statuts de la CPI, les réparations peuvent prendre la forme d’argent ou de mesures de compensations. Cela peut se concrétiser, par exemple, par la construction d’un centre fournissant des services à l’ensemble de la communauté.
Le Fonds au profit des victimes chargé de trouver l’argent
La Cour « n’est pas d’accord avec le fait que l’indigence de M. Mahdi ait un impact sur l’ordonnance de réparation », ont insisté les juges de la CPI. Si Ahmad Al Faqi Al Mahdi n’est pas en capacité de payer la somme réclamée, c’est au Fonds au profit des victimes, organe indépendant financé par des contributions volontaires publiques et privées, de « compléter toute réparation individuelle ou collective », a enjoint la CPI.
Mais le Fonds au profit des victimes a déjà souligné que le cas de Tombouctou s’avère particulièrement difficile, en raison de la situation sécuritaire dans le nord du Mali. Et ses responsables ont demandé aux juges de la CPI « au moins six mois » avant de pouvoir produire un plan provisoire.
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