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MALI: GOITA prend MACRON au mot

 Abubakr Diallo

Après la décision, sans concertation, de la France de réduire ses troupes au Mali, Bamako, qui fait face à une recrudescence des attaques sur son sol, aurait pris langue avec es instructeurs suisses pour renforcer sa sécurité. Option que Paris écarte. Pour proposer quoi à la place ? Le jeu de yoyo est lancé entre la France et le Mali.

C’est un véritable jeu du chat et de la souris entre les autorités maliennes et françaises. Après le retrait partiel des troupes françaises du Mali, les attaques meurtrières avaient subitement pris l’ascenseur dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le résultat attendu par Paris ? Rien n’est moins sûr. Mais il fallait pour l’Elysée, forcément user de levier pour mettre la pression sur le régime de Transition de Bamako après le coup d’Etat.

La prise de pouvoir par Assimi Goïta, qui a renversé Bah N’Daw, quelques jours après que ce dernier a rencontré Emmanuel Macron, ne peut, en aucun cas être du goût de l’Elysée. Il fallait agir. Début juin, le Président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, annonce la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la mise en œuvre « d’une alliance internationale associant les États de la région ».

Macron était d’avis qu’il est temps de procéder à « une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel ». Pour le dirigeant français, la lutte contre le terrorisme se fera désormais « avec des forces spéciales structurées autour de Takuba avec évidemment une forte composante française et des forces africaines, européennes, internationales », qui « aura vocation à faire des interventions strictement de lutte contre le terrorisme ».

« La présence durable dans le cadre d’opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l’État et des services de l’État à la stabilité politique et au choix des États souverains », avait alors indiqué Macron, repris mot pour mot par le gouvernement malien, qui, dans un communiqué rendu public dimanche, a évoqué l’exercice de sa « souveraineté » et « le souci de préserver son intégrité territoriale », lorsque Paris s’est offusqué au sujet des instructeurs russes.

Le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, avait évoqué, vendredi, « des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées, le gouvernement a donc réfléchi sur un plan B ». Bamako parle de la France qui a décidé de réduire ses effectifs au Mali et de se concentrer ailleurs dans le Sahel. Et ce plan B de Bamako pourrait effectivement être la sollicitation d’instructeurs russes.

Détail que tient à clarifier la ministre des Armées françaises, Florence Parly, annoncée à Bamako, suite à une information de Reuters, au sujet d’une signature de contrat entre le Mali et la société privée russe, Wagner, qui devrait lui fournier un millier d’instructeurs pour former les soldats maliens et appuyer dans la sécurisation des membres du gouvernement. Il urge alors pour Florence Parly de « de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et réitérer des messages ».

Mais d’ores et déjà, la position de la France au sujet des instructeurs russes est très claire : « on ne va pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires », a déclaré la ministre des Armées françaises, rassurant les autorités maliennes sur la poursuite des efforts français au Mali et plus largement au Sahel, malgré la réduction annoncée des effectifs de Barkhane d’ici 2023. « La France ne s’en va pas », a ajouté Florence Parly. Après le Plan A (baisse des effectifs français), suivi du Plan B (menace de faire appel aux Russes), que va faire la France, visiblement prise à son propre jeu ?

Le titre est de la rédaction

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