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Les tchèques, pour ou contre Milos Zeman ?

Les Tchèques votent ce vendredi et samedi pour le premier tour d’une élection présidentielle qui sert de référendum pour ou contre le président populiste Milos Zeman. Au micro d’Europe 1, la chronique du rédacteur-en-chef international du JDD, François Clemenceau.

C’est vrai que lorsqu’on voit ou écoute Milos Zeman, 73 ans, la démarche titubante et le propos souvent grossier pour vanter une politique pro-russe et islamophobe, on se dit qu’on tient là le clone du président américain version Europe centrale. Bien entendu, Milos Zeman ne se réduit pas à cette caricature et le président sortant de la République tchèque peut se flatter d’être à la tête d’un pays avec une croissance forte et un chômage faible, un pays membre de l’UE mais sans avoir adopté l’Euro, membre de l’OTAN mais avec de bonnes relations avec la Russie de Poutine, mais une nation de 10 millions d’habitants qui, comme sa voisine la Slovaquie, n’aime pas trop les mélanges. C’est ainsi qu’elle a refusé, plus férocement que la Hongrie ou l’Autriche, d’être solidaire dans l’accueil des migrants lors de la crise de 2015.

Milos Zeman réélu?

A-t-il des chances d’être réélu? Probablement pas, mais rien n’est fait. Car l’humeur du pays reste au populisme comme on l’a vu en octobre avec la victoire aux législatives du milliardaire Andrej Babis, surnommé lui aussi le « Trump tchèque », pour ses prises de position simplistes et provocatrices qui rompent avec la politique traditionnelle du centre droit et du centre-gauche qui se sont succédé au pouvoir depuis la Révolution de velours de 1989.

Babis a eu, malgré tout, les plus grands difficultés pour former une coalition avec l’extrême droite et d’autres partis anti-système et il a choisi de diriger le pays avec un gouvernement minoritaire. Il est possible alors que le challenger de Milos Zeman soit élu pour redonner un peu d’assise au pouvoir exécutif. L’homme en question s’appelle Jin Drahos, 68 ans, c’est l’ancien patron de l’Académie des sciences, farouchement pro-européen mais réservé sur la question des quotas migratoires. Ce serait le parfait contrepoids au populisme ambiant même s’il manque d’expérience politique. Pour beaucoup, il rappelle Vaclav Havel, l’ancien dissident et écrivain devenu le premier président de la République tchèque post-communiste.

L’Europe : enjeu central

En fait, on a vraiment l’impression que l’Europe reste un enjeu central de ces élections dans les anciens pays de l’Est. Si l’on fait le compte avec la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Bulgarie, ce n’est pas tant l’appartenance à l’UE qui pose problème que le respect de ses règles et de ses valeurs.

La Russie a énormément investi dans un travail de mise en doute des bienfaits que peut apporter l’Europe, non pas pour flatter les nostalgiques de l’Union soviétique mais pour enfoncer un coin dans la solidarité européenne afin de gagner en influence. C’est de bonne guerre mais quand ça se traduit dans les urnes, il est difficile de faire machine arrière.

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