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Justice internationale : le Kenya et le Botswana, aux antipodes sur la CPI

Après l’annonce des retraits burundais, sud-africain et gambien de la Cour pénale internationale (CPI), nombreux sont ceux qui craignent un « effet domino ». Pourtant, les plus virulents pourfendeurs du tribunal de La Haye ne sont pas nécessairement les premiers à se retirer du traité de Rome. Le cas du Kenya, longtemps fer de lance de la contestation anti-CPI, est le plus flagrant.

« Nous déciderons en temps voulu », a tout récemment rétorqué le gouvernement kényan, quant à un éventuel retrait de la CPI. « C’est au Parlement de décider », a dit quant à lui le président en avril dernier. Les députés se sont pourtant déjà prononcés deux fois en faveur du retrait.

Le premier vote remonte à 2010, lorsque la CPI avait ouvert une enquête sur les violences post-électorales de 2007, et décidé de poursuivre Uhuru Kenyatta, le chef de l’Etat. Le second scrutin a eu lieu en 2013, lorsque William Ruto, vice-président, a été visé à son tour. Les deux hommes étaient accusés de crimes contre l’humanité.

La menace d’un retrait en chaîne

Pour obtenir le soutien de ses pairs, le président Uhuru Kenyatta avait invoqué « l’anticolonialisme ». En janvier 2013, l’Union africaine (UA) avait demandé l’arrêt des poursuites et brandissait déjà la menace d’un retrait en chaîne. L’année suivante, M. Kenyatta n’était plus poursuivi faute de preuves.

Le numéro un kényan a cependant continué son combat, faisant adopter une feuille de route pour un retrait africain de la Cour pénale internationale. Le projet est tombé à l’eau, mais entre-temps, la CPI a également abandonné les poursuites contre son bras droit, William Ruto.

« Dès lors, le besoin de quitter la Cour s’est fait moins pressant », remarque un analyste kényan, pour qui la menace du retrait était surtout un outil de pression diplomatique, en plus d’un argument électoral :

« C’est aussi un enjeu de politique interne. La question divise profondément la population, elle est souvent mobilisée comme argument électoral. Avec la campagne pour la présidentielle de 2017, le sujet devrait revenir sur la table, d’autant que la CPI n’a pas refermé son enquête. »

Le Botswana, un « trouble-fête » africain

A ce jour, un seul pays a pris une position ferme en faveur de la CPI : le Botswana. Connu pour sa tradition en matière de démocratie et de bonne gouvernance, le pays fait parfois figure de « trouble-fête » dans la région. Dans un communiqué officiel, le gouvernement dit « regretter » la décision sud-africaine et se « désolidariser » de l’appel à quitter le statut de Rome.

« Les Etats sont souverains et nous respectons leur droit à s’associer comme à se dissocier de la CPI. Mais nous demandons à tous les Etats membres de respecter leurs engagements et leurs obligations prévus par le statut de Rome, c’est-à-dire coopérer et soutenir politiquement la CPI », détaille Jeffrey Ramsey, porte-parole du gouvernement botswanais.

Et de poursuivre : « Surtout, nous aurions préféré qu’ils fassent part de leurs préoccupations lors de l’assemblée des Etats membres qui doit se tenir le mois prochain. Nous pensons qu’en matière de justice internationale, il y a des normes minimales à appliquer. »

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