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France : ce que Emmanuel Macron a dit au cour de son grand entretien télévisé

C’est la première fois depuis qu’il est élu qu’Emmanuel Macron se livre à l’exercice d’un grand entretien télévisé. Le Président de la République a répondu aux questions des journalistes ce dimanche soir, depuis l’Elysée.

Voici les principaux points à retenir de son intervention :

Sur le travail
Interrogé sur sa promesse de ramener le chômage à 7% de la population active au cours de son mandat, le président de la République a estimé que “le taux de chômage est en train de progressivement baisser”. Et de préciser : la “plénitude des réformes” interviendra “dans un an et demi, deux ans”.
Le Président a lancé il y a 3 jours le deuxième chantier social de son quinquennat, entamant des consultations avec les partenaires sociaux sur les réformes de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance chômage, trois semaines après la promulgation des ordonnances réformant le Code du travail.

La lutte contre le chômage
Pour lutter contre le chômage en France, Emmanuel Macron a dit dimanche son souci de renforcer l’apprentissage, la formation, et de mieux vérifier que les personnes au chômage cherchent effectivement un emploi. Il a confirmé son souhait de permettre aux personnes démissionnaires de toucher le chômage, dans des conditions qui restent à définir, sous réserve qu’elles aient un projet.
“On va encadrer, c’est la négociation que nous avons demandée aux partenaires sociaux de mener (…) Avec un peu de bon sens, tous les cinq ans, six ans, sept ans, on peut donner ce droit aux salariés (…) et il faut le donner s’il y a un projet”.
Emmanuel Macron a également promis un renforcement des contrôles des demandeurs d’emplois, en vertu de paramètres à définir.
“Il faut qu’on s’assure qu’ils recherchent bien de manière active un emploi, il faut vérifier les efforts qui sont faits, et vérifier que ce n’est pas un multirécidiviste du refus”, a-t-il dit.

La participation et l’intéressement
Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé vouloir ouvrir l’an prochain un débat sur la participation et l’intéressement des salariés des entreprises : “Je veux qu’on réforme profondément la philosophie de ce qu’est l’entreprise (…) Quand une entreprise a des difficultés, il faut que par le dialogue social on puisse ajuster les choses. Mais quand ça va mieux je veux aussi que les salariés puissent avoir leur part de la réussite”.

Sur l’ISF
“Je ne crois pas à la jalousie francaise qui consiste à dire il y a des riches, taxons-les, nous nous porterons mieux”, a-t-il souligné, interrogé sur la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF, remplacé par un impôt sur la fortune immobilière) et la taxation des signes ostentatoires de richesse.
Emmanuel Macron estime que l’ISF était néfaste et inefficace : “Le Canard enchaîné a montré que les grandes fortunes françaises ne payaient pas l’ISF, on est dans la grande hypocrisie française” a-t-il dit. Selon lui, la taxe à 75% sur les revenus de plus d’un million d’euros n’a pas rapporté beaucoup d’argent “parce que les gens sont partis, ils ont fait des montages” financiers pour y échapper, a rappelé l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande.
Emmanuel Macron a dit “ne pas croire à la jalousie” envers les riches.
En revanche, “je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre (…) si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute le cordée qui dégringole”, a-t-il détaillé.

Sur la hausse de la CSG
L’exécutif va augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale, ce qui représente un peu plus de 20 milliards d’euros. L’objectif est de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé, qui représentent 3,15% du salaire. Une façon de redonner du pouvoir d’achat aux actifs, en mettant à contribution les retraités les plus aisés.
Emmanuel Macron a défendu cette décision, parlant d’une “mesure de justice”. Selon lui, la baisse de la taxe d’habitation compensera la hausse de la CSG et d’ici 2020, “80% des retraités gagneront du pouvoir d’achat”, a-t-il assuré.
“Et les retraités qui perdront du pouvoir d’achat, c’est moins de 1% de pouvoir d’achat qu’ils perdront, et ce sont les 20% les plus riches.”

Sur le logement
Le gouvernement va demander aux acteurs du logement social d’”un peu baisser les loyers” et “en face on va baisser d’autant les APL”, les aides personnalisées au logement, a annoncé Emmanuel Macron, jugeant “croquignolesque” la situation actuelle.
Cette baisse leur sera demandée “au nom du fait que nous finançons le logement social”, a-t-il poursuivi.
“Dans le monde HLM, il y a des acteurs qui ont beaucoup d’argent” et “on va leur demander de faire un effort”, a-t-il poursuivi.
Il a répété avoir “soutenu la décision” du gouvernement de baisser de 5 euros les APL cet automne car “il a procédé à des décisions difficiles d’économie sans augmenter les impôts” et “voulu tenir les engagements de ses prédécesseurs”.
Emmanuel Macron a dénoncé une politique du logement “qui ne fonctionne pas” avec 40 milliards d’euros de dépenses publiques mais “4 millions de mal-logés”. “Je veux des réformes ambitieuses” visant à “baisser le coût du logement” mais “la vraie réponse est de construire”, a-t-il enchaîné.
Il a aussi indiqué sans autre détail que le gouvernement comptait recapitaliser certains organismes HLM “qui ont des publics beaucoup plus en difficulté” dans les quartiers défavorisés.

Sur le harcèlement sexuel
Emmanuel Macron a affirmé dimanche avoir “engagé les démarches” afin que la Légion d’Honneur soit retirée au producteur américain Harvey Weinstein, accusé de viols, agressions ou harcèlement sexuels. “Je souhaite en effet, comme ces actes manquent à l’honneur, que nous en tirions toutes les conséquences”, a insisté le chef de l’Etat.
Il a par ailleurs annoncé une “procédure de verbalisation plus simple” des actes de harcèlement “pour qu’il y ait une réponse immédiate”, en déplorant qu’”aujourd’hui, bien souvent, on ne va pas porter plainte, parce qu’on n’ose pas”.
“Pour verbaliser au quotidien et être plus actif, nous allons lancer un changement de l’organisation de notre police”, a ajouté le président de la République, en soulignant que la future police de sécurité du quotidien “aura dans ses priorités la lutte contre le harcèlement et en particulier dans les transports”.

Sur l’immigration
Interrogé sur le double meurtre de Marseille commis par un Tunisien interpellé deux jours auparavant à Lyon et remis en liberté, Emmanuel Macron a promis dimanche que tous les “étrangers en situation irrégulière” qui commettent un délit “quel qu’il soit seront expulsés”, promettant d’être “intraitable sur ce sujet”.
“A loi constante, on prendra des mesures plus dures, on va faire ce qu’on doit faire. Moi j’ai découvert comme vous cette affaire. C’est pour ça que je veux être ici intraitable. Toutes celles et ceux qui, étant étrangers en situation irrégulière, commettent un acte délictueux quel qu’il soit seront expulsés”.

Sur la PMA
Emmanuel Macron s’est prononcé pour une “concertation apaisée” en France sur la question de l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules, à laquelle il s’est dit favorable.
Le chef de l’Etat, qui s’est dit “très sensible au respect de la filiation” a réitéré son opposition à la gestation pour autrui (GPA), qui consiste à avoir recours à une mère porteuse.
“Je respecterai l’ensemble des convictions”, a dit Emmanuel Macron. “Sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer un choix.”
Cette question sensible devrait être au programme des “Etats généraux de la bioéthique” prévus l’an prochain.

Sur Donald Trump
Emmanuel Macron a été clair sur son homologue américain : à la question de savoir s’il trouvait le président américain “dangereux”, il a répondu : “Non. Chacune et chacun a sa personnalité.”
Toutefois, selon lui, la méthode de Donald Trump sur l’Iran n’est pas la bonne : “il veut durcir les choses avec l’Iran, c’est ce qu’il a déclaré vendredi. Moi je lui ai expliqué que c’était à mes yeux une mauvaise méthode (…) “Il faut regarder la Corée (du Nord), on a rompu toute négociation avec la Corée. Quel est le résultat ? On se réveille plusieurs années après avec une Corée qui est en passe d’avoir l’arme nucléaire”, a-t-il souligné.
Pour l’Iran, “je souhaite qu’on reste dans le cadre de cet accord (…) parce qu’on contrôle mieux les choses. Moi mon objectif, c’est la sécurité”, a-t-il ajouté, exprimant son intention d’aller “au moment voulu” en Iran avec lequel il souhaite avoir un “dialogue exigeant”.

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