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COP21 : ce que disent les points-clés de l’accord

Les 195 pays réunis au Bourget dans le cadre de la 21e conférence sur le climat ont adopté en décembre dernier un accord universel juridiquement contraignant sur le climat. Un texte historique dont voici les principaux points.

L’objectif de long-terme?

L’article 2 du texte stipule que le réchauffement devra être contenu «bien en deça de 2°C» par rapport à l’ère pré-industrielle (nous sommes déjà à + 0,8°C) et que des efforts devront être réalisés pour tenter de rester en-dessous de 1,5°C, conformément à ce que demandaient les pays les plus vulnérables au réchauffement (à commencer par les petits états insulaires menacés par la montée du niveau des mers). C’est un symbole important même si les spécialises du climat s’accordent à dire que le franchissement de la barre des 1,5°C est inéluctable

Comment l’atteindre?

C’est l’un des gros points noirs de l’accord: il n’y a aucun objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est simplement convenu que celles-ci devront atteindre «un pic aussi rapidement que possible», étant entendu que les pays en voie de développement l’atteindront plus tard, et qu’elles devront ensuite décroître rapidement pour atteindre un niveau où elles pourront être intégralement capturées par la végétation et les océans (c’est ce qu’on appelle la neutralité carbone) dans la 2e moitié du XXIe siècle. Cette trajectoire est loin d’assurer que le réchauffement ne dépassera pas 2°C.

Quel mécanisme de contrôle et de révision des engagements volontaires des pays?

Pour le moment, les réductions d’émissions promises de façon volontaire par 186 Etats conduisent à l’émission de 55 gigatonnes de CO2 en 2030 alors qu’il faudrait atteindre 40 gigatonnes pour rester sous les 2°C. Le groupement d’experts indépendants sur le changement climatique doit déterminer d’ici 2018 quel niveau d’émissions serait compatible avec un réchauffement limité à 1,5°C. On fera à ce moment là un bilan des efforts collectifs. Les pays seront sans nul doute appelés à revoir leurs ambitions à la hausse, sur la base du volontariat, avant le nouvel inventaire prévu en 2023. Ce processus de révision sera renouvelé tous les 5 ans. Les pays devront à chaque fois revoir leur copie en rehaussant leur niveau d’ambition.

Comment répartir le «fardeau climatique» entre les pays?

Ce principe de «différenciation» était au cœur des négociations. En résumé, les pays en voie de développement appelaient les pays développés à leur responsabilité historique. C’est-à-dire à faire des efforts supplémentaires. Ces derniers rechignaient à inscrire dans le marbre la vieille dichotomie pays riches/pays pauvres. Le compromis se fait dans l’article 2 du traité qui acte le le principe de responsabilités et des capacités différentes des Etats résultant de leurs «circonstances nationales différentes». Une formulation jargonneuse qui peut paraître compliquée mais dit en fait quelque chose de très simple: rien n’est figé, le monde évolue. Dans le reste de l’accord, il est reconnu que les pays développés doivent jouer un rôle moteur dans la réduction des émissions mondiales et aider financièrement les pays en voie de développement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Quid des 100 milliards de dollars promis aux pays en voie de développement à partir de 2020?

Ils ont été retirés du texte de l’accord mais figurent dans une annexe. Cela doit notamment permettre d’éviter un rejet du projet d’accord par le Sénat américain. Il est reconnu qu’un nouvel engagement financier précis devra être formulé en 2025. Cette somme est intégralement à la charge des pays développés. Les autres pays sont eux appelés à réaliser un effort financier supplémentaire s’ils le souhaitent (et non s’ils le peuvent comme le demandaient les pays développés). Aucune somme n’est sanctuarisée pour l’adaptation, c’est à dire pour les projets permettant aux pays en voie de développement de faire face aux conséquences du réchauffement.

Quelle compensation pour les conséquences irréversibles du réchauffement?

Cette question des «pertes et dommages» fait l’objet d’un article séparé, comme l’exigeaient les pays vulnérables. Néanmoins, il est précisé noir sur blanc dans l’annexe que cet article ne pourra pas ouvrir la voie à des compensations financières. Les pays développés ont beaucoup insisté pour qu’ils ne puissent pas être reconnus responsables de ces conséquences (hausse du niveau des mers et multiplication des événements extrêmes – sécheresse, typhons, inondations…). L’accord représente néanmoins un premier pas dans la reconnaissance du problème des déplacés climatiques.

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