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Cop15 en Chine: la biodiversité retient son souffle

La COP15, la conférence mondiale sur la biodiversité s’ouvre ce lundi, mobilisant 196 Etats sur la question de la préservation des ressources naturelles de la planète. Un redoutable défi pour la Chine, en tant que puissance organisatrice et premier pays consommateur de ressources naturelles.

Par Joël Cossardeaux Les Echos

L’urgence climatique n’est pas la seule à devoir mobiliser la communauté internationale. Les 196 pays qui ont ratifié la Convention sur la diversité biologique (CDB), adoptée en 1992 à Rio, ont la même obligation de réussite pour enrayer la dégradation des milieux naturels et du vivant qui s’accélère sous la pression des activités humaines.

Et c’est à la Chine, qui se situe dans le peloton de tête des pays les plus consommateurs au monde de ressources naturelles, de faire en sorte que des solutions puissent rapidement se dégager au niveau des Etats. C’est en effet à l’ex-empire du Milieu que revient d’ouvrir lundi et d’organiser jusqu’au 24 octobre la COP15 sur la biodiversité, l’équivalent des COP sur le climat dont la prochaine édition va se tenir à Glasgow (Royaume-Uni), début novembre.

L’enjeu de ce rendez-vous organisé en format virtuel, avant de passer en mode présentiel du 25 avril au 8 mai 2022 à Kunming, la capitale du Yunnan, est de donner enfin un début de crédibilité au triptyque sur lequel se fonde la CDB, à savoir la conservation de la diversité biologique, son «utilisation durable», et un partage juste et équitable des avantages qui en découlent . Trois principes fondamentaux dont le respect laisse encore largement à désirer, près de 30 ans après qu’ils aient été proclamés.

Un demi-million à un million d’espèces menacées d’extinction

Ce traité, que les Etats-Unis n’ont pas ratifié, a bien débouché sur la fixation d’objectifs très concrets – vingt très exactement – arrêtés en 2010 à Aïchi, au Japon, et à atteindre en 2020. Mais aucun n’a été véritablement rempli

Malgré l’ambition de réduire au moins de moitié le taux de perte d’habitats naturels, y compris les forêts, ou celle de restaurer, a minima, 15 % des zones dégradées, le patrimoine environnemental mondial a poursuivi son appauvrissement à vitesse grand V. Sur les 8 millions d’espèces estimées qui peuplent la planète, « un demi-million à un million d’espèces devraient être menacées d’extinction, dont beaucoup dans les prochaines décennies », estimait il y a deux ans un rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES ), l’équivalent pour la biodiversité du GIEC pour le climat.

Les principales causes de cet effondrement général du vivant sont dues à l’homme. Elles tiennent au changement d’usage qu’il fait des terres, à la surexploitation d’espèces animales, à la pollution et au développement d’espèces invasives dont les effets sont ravageurs sur les faunes et les flores endémiques.

Cette catastrophe annoncée est aussi la conséquence du réchauffement climatique. Elle en est également une des causes ne serait-ce qu’avec la déforestation qui réduit les capacités de stockage du CO2 émis par l’homme.

Les intérêts de Pékin

Ces périls imminents sont désormais pris très au sérieux par les acteurs économiques. Le Covid-19, une zoonose se transmettant des animaux à l’homme, est passé par là. Il a été « un rappel brutal que nos relations à la nature doivent changer et drastiquement », constate Elizabeth Maruma, la secrétaire exécutive de la CDB.

Mais l’électrochoc provoqué par la pandémie va-t-il perdurer ? C’est justement vers la Chine, d’où ce fléau est parti, que les regards se tournent. Sur la protection de la biodiversité, Pékin se retrouve à devoir entraîner tous les autres pays de la planète et à jouer un rôle de « facilitateur » dans les négociations, observe la représentante des Nations unies.

Cette mission de bons offices qui incombe à la Chine s’annonce difficile et ce d’autant plus que les objectifs défendus à la COP15 pourraient être perçus par son régime comme contraire à ses propres intérêts économiques. Le texte à négocier compte 21 actions à satisfaire d’ici à 2030 dont la conservation efficace d’au moins 30 % des terres émergées et des zones maritimes ou encore « la réduction de moitié au moins des nutriments (engrais) rejetés dans l’environnement et de deux-tiers au moins des pesticides, et en éliminant tout rejet de déchets plastiques ».

Il s’agit également de réduire « d’au moins 500 milliards de dollars par an » les subventions néfastes à l’environnement. Pas sûr que Pékin se montre particulièrement zélé pour faire avancer tous ces points.

Le titre est de la rédaction

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