Un double attentat-suicide a visé une école à Kerawa, au nord du Cameroun, près de la frontière nigériane, ce jeudi matin, vers 11 heures (heure française).
Un bilan provisoire et fait état de six morts (dont deux kamikazes) et 19 blessés.
«Ce sont deux femmes qui sont à l’origine de ces attentats», a précisé un membre du comité de vigilance de Kerawa. Les attentats ont eu lieu à côté d’une école accueillant des personnes ayant fui les exactions du groupe islamiste nigérian Boko Haram, a rapporté la source sécuritaire. «Cinq femmes au total planifiaient de se faire exploser ce jour à Kerawa, mais deux d’entre elles ont été arrêtées et la cinquième est en fuite», selon le membre du comité de vigilance. Ce que confirme la source sécuritaire, précisant que «l’une des deux kamikazes arrêtées est l’épouse de l’un des chefs de Boko Haram dans la zone de Kerawa».
Toujours de source sécuritaire, les assaillantes ont profité de l’absence de membres de comités de vigilance convoqués dans la ville voisine de Mora par le gouverneur pour recevoir médailles et argent, en récompense de leur rôle dans la prévention des attentats et des infiltrations de Boko Haram.
L’attentat n’a pas été revendiqué mais l’implication de Boko Haram semble faire peu de doute pour les forces de l’ordre camerounaises. L’organisation terroriste nigériane, qui a prêté allégeance à Daech, multiplie depuis des mois les attentats-suicides hors de ses frontières, notamment au au nord du Cameroun et au Tchad.
n septembre 2015, plus de 20 personnes avaient déjà été tuées dans un autre attentat-suicide à Kerawa, attribué à Boko Haram. Lundi, au moins 37 personnes ont été tuées dans quatre attentats suicides sur le marché du village de Bodo, toujours dans la même région, selon un nouveau bilan alourdi par la mort de blessés graves.
Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, quelque 1.200 personnes – dont 67 militaires et trois policiers – ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Les autorités camerounaises ont comptabilisé plus de 30 attaques-suicides sur la période.
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