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Cameroun : dans les régions anglophones s’embrasent malgré les interdits

Journée tendue, vendredi 22 septembre, dans les deux régions anglophones du Cameroun. Des milliers de manifestants y ont défilé dans plusieurs villes, y compris à Bamenda, capitale de la région du nord-ouest et foyer de la protestation anglophone contre le pouvoir de Yaoundé. Dans cette ville, pourtant, le gouverneur avait, 24 heures plus tôt, signé un arrêté interdisant des regroupements et des déplacements des populations dans toute la région. Les manifestants ont bravé ces interdits et brandi des slogans séparatistes comme jamais par le passé.

L’une après l’autre, les principales villes des deux régions anglophones du Cameroun ont soudainement été prises d’un accès de colère. A Bamenda, Buea,  Kumba, Ekona, Mutengene, on a vécu les mêmes scènes : des milliers de gens défilant dans les rues. Et, pendant que certains appelaient à la libération de tous les activistes anglophones, dont certains sont encore détenus dans les prisons de Yaoundé, d’autres plus bruyants encore scandaient des slogans séparatistes.

Dans la foule, on remarquait des hommes et des femmes de tout âge dont certains brandissant fièrement le drapeau bleu et blanc d’un Etat imaginaire, symbole de leur affranchissement, appelé « Ambazonia »… A New York, du haut de la tribune des Nations unies, Paul Biya prenait la parole au cœur de cette journée agitée, sans mentionner aucunement la crise en région anglophone. Les réseaux sociaux se sont aussitôt emballés les uns les autres, s’étonnant et s’indignant du silence du président sur cette question.

L’urgente nécessité du dialogue

Pendant ce temps, dans les grandes villes des régions francophones, à Douala et Yaoundé notamment, cette radicalisation de la crise a commencé à inquiéter. Le sujet a été très abondamment débattu avec une forme d’unanimité sur la nécessité de l’ouverture urgente du dialogue entre les parties en conflit.

Pour Tasi Ntang Lucas, un enseignant à la retraite, impliqué dans les combats des anglophones, l’évolution de la société camerounaise est inévitable: « Ils revendiquent leur indépendance. C’est ce que souhaite la majorité, ce qu’on peut trancher avec un référendum. Où est le problème ? Quand on bloque l’évolution, une révolution est inévitable. Parce qu’il s’agit là de deux cultures différentes, ce que les Anglais appellent « cross-cultural difficulty ». »

« On peut avoir un Etat légal, et ne pas avoir un Etat légitime, poursuit cet enseignant, et pendant longtemps, dans notre système, on est toujours en difficulté après chaque élection. En d’autres termes, il y a trop de suspicions, il y a trop de peur et on n’a plus confiance. Les anglophones ont perdu confiance dans le gouvernement. »

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