Pour Djibrill Bassolè, ancien ministre de Blaise Compaoré, des manœuvres sont créés par la transition pour favoriser l’ancienne opposition lors des élections présidentiellesDjibrill Bassolé est certain. L’ancienne opposition à Blaise Compaoré veut se tailler la part du lion lors des élections présidentielles d’octobre. Pour l’ancien chef de la diplomatie Burkinabé, l’arrestation de proches de Blaise Compaoré et l’interdiction faite aux partisans de l’ex-président de participer aux élections d’octobre sont des manœuvres pour favoriser l’ancienne opposition ; « Je suis contre le principe même d’utiliser des artifices politiques et juridiques pour exclure des Burkinabè de la compétition électorale. Les modifications de textes électoraux avec effet rétroactif et les arrestations et détentions arbitraires de responsables de partis politiques constituent des manœuvres d’agendas politiques visant tout simplement à favoriser les partis au pouvoir de la transition contre l’ex-majorité, a-t-il ajouté.
Si Djibril Bassolè fait cette sortie c’est pour justifier sa candidature annoncée aux élections du 11octobre. Cet ancien général de la gendarmerie de 58 ans a longtemps occupé une place centrale au cœur de la République. Ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, il a dirigé la diplomatie burkinabè de 2007 à 2008, puis de 2011 à octobre 2014. Il avait été auparavant ministre délégué puis ministre de la Sécurité entre 1999 et 2007. Bassolè a donc passé une douzaine d’années à des postes stratégiques au sommet de l’État. Il se définit comme un serviteur de l’État, qui va là où le Faso a besoin de lui. Cette longévité au pouvoir fait de Djibrill Bassolè un personnage majeur de la scène publique burkinabè. Il connait la majorité des responsables politiques nationaux, tous bords confondus. Ce réseau étoffé pourrait lui être fort utile au moment venu, par exemple en sollicitant le ralliement des uns ou l’alliance des autres. Des avantages qui lui font craindre une loi électorale taillée sur mesure pour l’écarter.
L’Assemblée intérimaire du Burkina Faso a adopté le 7 avril dernier un nouveau code électoral qui interdit aux partisans du président déchu Blaise Compaoré de participer aux scrutins d’octobre. Sur les 88 votants qui étaient présents à cette session plénière de l’Assemblée nationale de transition, 75 députés ont voté pour et 10, les représentants des partis de l’ancienne majorité, ont voté contre, il y a eu trois abstentions. Ce nouveau code électoral consacre les candidatures indépendantes et fixe à 25 millions de francs CFA, la caution pour être candidat à la présidentielle. Il prévoit aussi des dispositions contre tous ceux qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37 sous Blaise Compaoré. Toutefois Bassolè soutient qu’il n’est pas concerné par ces dispositions, car il a su se désolidariser à temps du projet de modification de la constitution de son mentor.
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